lundi 31 octobre 2016

L'atelier d'écriture n°230 de Leiloona : Une addition d'univers

Elle enfile ses ballerines rouges sang, retouche une dernière fois son chignon devant le miroir de l'entrée, puis quitte son petit appartement parisien. Quelques longues minutes plus tard, elle quitte Paris pour s'engager dans la banlieue nord. Enfin soulagée, Tatiana souffle durant un long moment. Elle n'aime pas Paris, sa pollution, ses habitants. Elle est native de la Lorraine, obligée de quitter son petit village si douillet pour s'installer ici, le temps de ses études. Alors qu'elle s'engage sur l'autoroute, elle prend le temps de remettre de l'ordre dans ses idées. Eugène, le rendez-vous, 124. Un flot de souvenirs incontrôlable se déverse en elle, entre présent et passé. Eugène. Lui, le jeune homme despotique, calme parfois hautain qui l'a fait totalement craquer dix ans en arrière, sans que cela soit réciproque... Elle n'aurait jamais cru le revoir, elle n'a pensé à lui que très brièvement ces dernières années... Et maintenant ? Est-ce qu'elle l'aime encore ? A vrai dire, elle n'en sait rien, tout est flou dans sa tête, et elle compte bien sur cette soirée pour enfin faire la lumière sur tous les sentiments contradictoires qui la traversent. Après encore une heure de route, elle se gare devant le 124, rue Jean Jaurès. Une dernière retouche maquillage et elle sort, dans un grand soupir. Elle se trouve devant une grande façade décrépie, habillée simplement de quelques fenêtres et d'une porte d'entrée sombre. Elle sonne. La porte s'ouvre dans un grincement, puis laisse place à un homme assez grand, bâti comme un armoire à glace : Eugène. Tatiana lance un "salut" timide, ce à quoi son hôte répond par un baise-main.
- Si madame veut bien me faire l'honneur d'entrer...
Puis il s'efface. La jeune femme trouve ses manières un peu exagérées. Elle le suit jusque devant une grande porte en bois, qui contraste un peu avec le reste de la maison.
- J'aimerais te faire découvrir mon univers, je pense que tu n'es pas près d'oublier cette soirée... lui murmure-t-il d'un ton mystérieux, puis il ouvre la porte. Celle-ci donne accès sur un escalier, puis sur un couloir sombre. Ils marchent à présent ensemble, côte à côte. Eugène consent alors à lui en dévoiler un peu plus sur leur destination.
- Je n'aime pas les gens qui se contentent de suivre la masse, la mode en cours. J'aime les personnes qui possèdent leurs univers, leurs styles, qui se détachent de cette masse de gens, ou devrais-je dire de clones. L'endroit où je t'emmène est le résultat de l'addition de tous ces univers.
- Quels univers ? De qui parles-tu ? Demande Tatiana qui n'est pas sûr de comprendre.
Enfin le bout du couloir se profile.
- Tu vas voir... Répond simplement le beau jeune homme dans un clin d'oeil, et il fait entrer Tatiana.... Dans l'endroit le plus fabuleux qu'elle n'est jamais vu. Une grande salle s'offre à elle, au centre trône une immense table. Derrière celle-ci se tient une cheminée, le chapeau d'Harry Potter cloué dessus. Aux murs sont accrochées des têtes d'animaux et le nom des maisons de Poudlard. Dans la cheminée grille un porc. De chaque mur partent des escaliers, des portes et des galeries. Tatiana s'approche d'une des portes, qui s'ouvre sur une gigantesque salle où sont situés des billards, des tapis de cartes, des canapés en velours, des chichas. Elle ressort à la fois choquée et heureuse d'être ici.
- Bienvenue au Clairdelune tonne Eugène, c'est ici que sont réunis tous les univers de personnages tels que J.K Rowling, Myiazaki, Junji Ito, Christelle Dabos, Pablo Picasso, Tim Burton... Cette salle en est le point central. De là partent des galeries qui elles-même donnent sur d'autres pièces. C'est une infinité de pièces plus extravagantes les unes que les autres !
Tatiana n'en revient, elle croit délirer. Ce lieux est fabuleux.
- Je vais te conduire à ta chambre
- A ma quoi ?
Sans se donner la peine de répondre, il l'invite à le suivre aux milieux de toutes ces pièces. Bientôt elle se retrouve dans un long couloir. Au milieu trône un vieil ascenseur datant du 19ème siècle. Eugène s'arrête devant l'une des portes.
- Ta chambre ! La 124, précise-t-il
Il la fait entrer dans une magnifique pièce dorée, ou sont campés un canapé, un lit, une salle d'eau... Il referme la porte derrière eux. La suite n'est pas dite dans cette histoire.



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona inspiré par une photo de (c) Julien Ribot.

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