dimanche 31 décembre 2017

Bilan de l'année 2017

Bonjour  à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour un bilan de l'année 2017 concernant le blog et mes lectures ! En cette période de fête, et étant donné que je n'avais pas fait quelque chose de comparable auparavant, je me suis dit que ce serait une bonne idée pour conclure cette année sur une belle touche ! Allons-y !

1. Le blog
Je suis à la fois très content et un peu frustré de mon travail sur le blog. Depuis mon arrivée sur ce nouvel hébergeur, je suis très content de la qualité et de l'habillage du site (même si je commence à avoir quelques envies de changement à présent). J'ai pu améliorer l'écriture et la mise en forme de mes chroniques et de mes ateliers d'écritures, rendre l'aspect visuel général plus joli (et sans pub) avec des couleurs plus épurées et une bannière plutôt humoristique. Je crois que j'ai enfin trouvé quelque chose qui me correspond mieux, même si cela va forcément évoluer au fil de temps. Je pense que l'évolution du blog en 2018 va beaucoup passer sur des modifications de bannière, d'arrière-plan ou l’apparition de petits montages photos pour embellir mes différents posts !

Voilà pour la forme. Concernant le fond, je suis également assez heureux, puisque je crois que j'ai réussi à publier des chroniques pas trop mauvaises dans l'ensemble. Certaines sont évidemment meilleures et plus détaillées que d'autres, mais je crois que j'ai toujours réussi à donner avec précision et avec vérité mon ressenti sur chacune de mes lectures. Toutefois, et c'est là l'un de mes motifs de "doute", si je peux dire ainsi, j'ai parfois eu la sensation de me répéter dans mes chroniques, et qu'aucune d'entre elles ne sortent réellement du lot. Après réflexion et quelques questions à mes proches, je crois que ce n'est pas encore tellement redondant. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire ! Du côté des ateliers d'écriture, j'ai assez vite compris qu'il fallait mieux proposer des textes un peu moins réguliers mais plus travaillés. Ainsi, ils sont peut-être moins réguliers, mais je suis à présent plus content de mes écrits. Enfin, pour les tableaux du samedi, je pense revenir au format questions/réponses à l'avenir, ça me plaisait bien !

Pour les points négatifs, il y a vraiment une chose qui ressort, je crois. J'ai passé beaucoup de temps à travailler sur mon site cette année, mais ce fût vraiment en dent de scie. J'ai pu être omniprésent à une période, puis complètement absent pendant quelques temps par la suite. Malgré un emploi du temps plutôt chargé avec les études, je vais essayer de corriger cela, car le blogging représente réellement une grande part de ma vie, et ce depuis 2013 tout de même, et ne pas écrire régulièrement me manque vraiment...

2. Lectures
Je n'ai vraiment pas beaucoup lu cette année. Une trentaine de bouquins lus, je compte 32 critiques cette année sur le blog. Aucune déception majeure, beaucoup d'excellentes lectures, pas mal de coups de coeur. Mon principal défaut a été je crois de ne pas sortir de ma zone de confort avec plus de romans issus de l'imaginaire (fantastique, SF, fantasy) comme j'avais pu le faire en 2016 avec des livres comme "Les Outrepasseurs" et "Le Paris des Merveilles". Pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir dans ma pile à lire.  Ensuite, il y a énormément de nuances en fonction des périodes et des livres lus. Par exemple, j'ai fini un roman comme Eleonor & Park en 2-3 jours alors qu'un livre comme "Le Paris des Merveilles tome 2" (malheureusement non chroniqué) a été lu en plusieurs semaines. Tout dépend de l'emploi du temps autour et de notre envie de lecture au moment donné. Je suis parfois resté plus d'une semaine sans toucher un bouquin. Malgré ça, il y a des lectures. Et d'excellentes, d'autant plus ! Petites listes des meilleurs bouquins que j'ai pu découvrir cette année (liste non-exhaustive et non classée) : 

Le coeur des Louves  de Stéphane Servant
Sirius de Stéphane Servant
Colorado Train de Thibault Vermot
Les Cancres de Rousseau d'Insa Sané
Marquise de Joanne Richoux
Eleanor & Park de Rainbow Rowell
La Drôle de vie de Bibow Bradley d'Axl Cendres
Le copain de la fille du tueur de Vincent Villeminot
Gloria de Martine Pouchain


Malheureusement, cela ne fait pas 10, mais j'espère que le compte sera bon l'année prochaine ! 

3. La suite
Enfin, merci à vous tous pour cette formidable année. J'ai pu vivre des choses exceptionnelles, rencontrer des personnes exceptionnelles grâce à vous, qui lisez mes publications. Montreuil, le livre sur la place... Merci avant tout, et pour tout. Quelques surprises à venir... Vous commencez à me connaître non ? ;-)

samedi 23 décembre 2017

Le tableau du samedi de Lady Marianne : La Boda de Francisco de Goya, un tableau de transition

Le principe ?
On évoque en quelques mots un tableau, pourquoi il nous émeut, nous inspire, nous intrigue. On ajoute aussi quelques lignes sur l'artiste bien entendu. Et le tour est joué.




Francisco de Goya est un peintre espagnol, né le 30 mars 1746 à Fuendetodos, en Espagne. Durant sa vie, il peignit des peintures murales, des dessins, des gravures et des peintures de chevalet. Peintre très important du néo-classicisme, il fût l'un des précurseurs du romantisme. Il meurt en 1828 à Bordeaux.



Ca fait un petit moment que je cherche un tableau qui m'intéresserait assez pour que je vous le présente aujourd'hui. Et puis, en Espagnol, nouvelle séquence : un tableau du peintre Francisco de Goya, que nous connaissons notamment pour son tableau très célèbre Tres de Mayo. Celui que je vous présente aujourd'hui se nomme "La Boda" ou "Le mariage" en français. Il a été peint en 1791, il s'agit donc de l'un des premiers tableaux connu du peintre espagnol. Il devait à l'origine orné un bureau de Charles IV dans le palais de l'Escurial. Il est l'un des tableaux destinés au roi le plus connu.


Ce tableau est finalement la parfaite transition entre ce que va faire Goya par la suite, c'est-à-dire des tableaux plus dénonciateurs,  et les tableaux avec un aspect plus religieux qu'il peignait par le passé, avec des tableaux comme "La Gloire". Concrètement, on retrouve dans cette oeuvre une gamme de couleurs qui n'est pas sans rappeler celles de grandes fresques religieuses, dans des églises ou autres édifices. Mais si on regarde de plus près, on remarque que les visages des principaux personnages (à savoir la et le marié) sont assez "moches" à la limite de la caricature. On retrouve là une marque du futur peintre qui dénoncera les injustices à travers ses tableaux. Dans celui-ci, la scène est un mariage, que l'on devine forcé de part l'expression de la jeune épouse et de certains spectateurs de la cérémonie. On peut aussi voir que le tableau pourrait se lire telle une ligne dans un roman, avec un côté gauche beaucoup plus joyeux et gai, symbolisé par ces enfants qui sont en train de chanter et danser, qui contraste drôlement avec un côté droit beaucoup plus sombre, où des personnages d'un certains âges assistent avec une mine renfrognée à cette union. On peut ainsi en conclure qu'il s'agit de membres de la famille du marié, plus riche et hautain, puisque cette famille est fortement désavantagée pour ce mariage, qui ne servira qu'à enrichir la famille de la mariée. Je crois que Francisco de Goya a désiré avec cette oeuvre, dénoncer le procédé de mariage religieux de l'époque. C'est en tout cas ce qui se dégage pour moi de cette oeuvre, que je prends toujours un grand plaisir à regarder, puisque je pense que vous me savez grand fan des tableaux avec beaucoup d'éléments et de détails cachés. Je crois que je vais faire deux autres billets concernant Francisco de Goya, pour voir son évolution artistique. A suivre donc ! 

Le lien du blog de Lady Marianne ici

mercredi 20 décembre 2017

Le copain de la fille du tueur de Vincent Villeminot




Auteur : Vincent Villeminot 

Maison d'édition : Nathan 

Nombre de pages : 264 pages 

Année de sortie : 2016 




Résumé : Charles vient d’intégrer un internat pour « gosses de riches », perdu au cœur des montagnes suisses. Avec Touk-E, son coloc, ils tuent le temps comme ils peuvent, allumant fausses révolutions et vrais incendies … jusqu’à l’arrivée de Selma. Elle est mystérieuse, solaire, solitaire… et fille d’un trafiquant de drogue en cavale.

Introduction : Qu'on se le dise tout de suite, j'adore Vincent Villeminot. Vraiment beaucoup, même si je suis loin d'avoir dévoré la totalité de son énorme bibliographie. Ça a commencé par Réseau(x), puis U4 Stéphane et Samedi 14 Novembre. Trois excellentes lectures. 2 rencontres lors de salons. Et ce petit dernier, ce "Copain de la fille du tueur". Et une fois de plus, Mr. Villeminot frappe là où on ne l'attend pas.

Commentaire : Rien qu'à la quatrième de couverture, on pouvait s'attendre à ce genre de personnage que sont Touk-E et Charles. Des bourgeois, tellement bourgeois qu'on a très vite la sensation que rien ne leur est impossible ou inobtenable, si bien que ça en devient drôle. On pourrait les prendre pour de simples stéréotypes du gros riche qui se croit tout permis, ce qui représente une vraie face de leur personnalité, avec les préoccupations liées à cette classe sociale. Mais derrière ceci se cache quelque chose en plus, une réelle personnalité et de réelles réflexions pour chacun. Eux qui pourraient paraître et se prendre pour des personnes supérieures ne le sont vraiment pas, et le lecteur à l'occasion de s'en rendre compte à plusieurs reprises tout au long du livre. Eux aussi on des doutes, de la tristesse, de la colère, etc... Ainsi, je me suis senti extrêmement éloigné et extrêmement proche d'eux durant ma lecture. Charles comme Touk-E ont, tous les deux, une vision de la vie, du monde actuel, de l'économie, de la politique assez poussée mais assez similaire, j'ai d'ailleurs eu parfois du mal à les suivre tellement certaines réflexions sont complexes et poussées à la fois. Je pense que cet effet assez contrasté entre le stéréotype, la réalité, la lucidité des deux personnages était voulu par Vincent Villeminot, qui voulait peut-être dénoncer certaines choses ou au contraire  décrédibiliser les plus aisés.

Mais comment vous parlez de ce livre sans vous parler de Selma ?! Quelle fille... Honnêtement, elle est l'un des meilleurs personnages féminins que j'ai eu l'occasion de découvrir (aux côtés de Hama, Eleanor, Fidèle...). C'est simple, avec les descriptions offertes à la première personne par un Charles complètement sous le charme de la belle latina, que l'on s'imagine forcément (en tant que garçon) notre idéal féminin. Selma est donc une fille déterminée, qui possède un sacré caractère mais, à la manière de ses amis masculins, elle cache derrière cela tout un tas de sentiments et de secrets que le lecteur découvre au fur et à mesure de sa lecture. Je trouve par contre que cet aspect du personnage est beaucoup plus exploité chez Selma, étant donné qu'elle arrive en cours de livre, et qu'il faut apprendre à la connaître au fur et à mesure. Très bon point côté personnage !

Je vous parlais plus haut de contraste et d'apprendre à connaître Selma, et bien c'est ici que je vais développer plus en détail encore ces points. Tout d'abord, quand j'ai pris connaissance de cette parution, j'ai été très étonné de découvrir qu'il s'agirait d'une histoire d'amour, mais, Vincent Villeminot ne m'ayant jamais déçu jusqu'à présent et connaissant sa capacité à s'adapter à tous les genres, je lui ai fait confiance. Et j'ai bien fait ! En effet, au coeur des pensées de Charles, j'ai vraiment été transporté à ces côtés du début à la fin du roman. Avec ce livre, le romancier s'attaque à l'Amour, avec un grand A. Ça contraste énormément avec ce que j'avais pu lire de lui auparavant, même si l'on retrouve des bribes de ce vaste thème dans ses précédentes oeuvres justement. Là, on s'y attaque de front, et on s'y croit réellement, comme pour un film au cinéma. Vincent Villeminot a très bien su reproduire les différentes étapes d'une "mise en couple" tout en rendant cette histoire absolument unique et merveilleuse, de part son contexte, ses causes et ses conséquences. Et on retrouve encore cette notion de contraste puisque l'on retrouve ainsi une histoire d'amour qui pourrait paraître "normale" alors que c'est tellement plus que cela.
C'est une lecture qui donne la pêche, le sourire, et pas seulement face aux bêtises de Touk-E, mais aussi pour les émotions que dégage l'amour de Charles et de Selma, qui est bien complexe et bien plus belle qu'en apparence. Et le contraste (eh oui encore et toujours), ne se retrouve pas seulement au sein de cette formation de couple. Après le fond, c'est aussi dans la forme que l'on retrouve des nuances. En effet, l'auteur nous embarque dans un récit poétique d'une vingtaine de pages qui nous monte sur un petit nuage, pour ensuite nous faire chuter au coeur d'action et de suspens à couper le souffle. Beaucoup, beaucoup de surprises au programme de cette lecture, je pense que vous l'aurez compris.


Je connaissais un Vincent Villeminot capable de m'embarquer dans des road-trip endiablés, dans des scènes d'aventures qui font battre le coeur du lecteur, mais j'ai eu aujourd'hui une grande démonstration de la qualité de son texte au niveau des descriptions et de la poésie que peuvent dégager ses lignes. Je pense que les personnes l'ayant déjà lu sauront de quoi je parle, mais je tiens à lui tirer mon chapeau. Prochaine étape, "Les Pluies" que j'espère pouvoir découvrir dans les mois à venir.

Un livre riche en rebondissements, en surprise, qui m'émerveille. Il plaira aux jeunes de 13 à 18 ans !

samedi 16 décembre 2017

Lancement de la page facebook du blog !

Bonjour à tous ! Aujourd'hui, j'ai une grande annonce à vous faire. Cela fait maintenant plusieurs mois que je réfléchis à ce projet, pour pousser en quelque sorte encore plus loin le blog et vous faire partager mes passions. J'ai donc créer la page facebook officielle du blog ! J'y partage régulièrement des photos, des articles de presse, des news, les avancées dans la rédaction du blog et dans mes lectures. C'est pour moi une évolution logique dans cette aventure lancée il y a 4 ans maintenant, dont une année passée sur cette nouvelle plateforme, et aussi une occasion de vous remercier pour cette formidable aventure que je vis chaque jour grâce au blog ! N'hésitez pas à la liker et à vous abonner, vous pouvez la retrouver juste ici. à me proposer des idées de publications ou à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires de ce post !

mercredi 13 décembre 2017

Les Géants de Benoît Minville




Auteur : Benoît Minville 

Maison d'édition : Sarbacane 

Collection : Exprim' 

Nombre de pages : 288 pages 

Année de sortie : 2014






Résumé : Ça se passe sur la Côte Basque.
Les Géants, ce sont eux : Marius, le fils, surfeur, son besoin d’ailleurs. Auguste, le père, marin pêcheur, cramponné à la vie qu’il s’acharne à offrir à ses enfants. La sœur, Alma, qui veut exister dans cette famille patriarcale… et qui cache à tous son idylle avec Estéban, ami d’enfance de Marius ; sa famille à lui s’accroche dans un mobile-home à l’année. Et d’un père à l’autre, d’un fils à l’autre, les deux clans se serrent les coudes.
Tous là, unis dans cette région brute, irréductibles. Soudain, la vague arrive. César, le grand-père de Marius, revient d’entre les morts ; et avec lui, de lourds secrets couvés comme un trésor de guerre…


Introduction : Après le sublime "Les Belles Vies" (lien à coller), une de mes lectures de l'année dernière, je rattrape mon retard dans la bibliographie de Benoît Minville avec ce livre, sorti fin 2014, et dont j'ai entendu énormément de bien. Comme à l’accoutumé, je n'ai lu aucune chronique (à peine l'avis de ma mère), ni aucun résumé ou extrait. Surprise totale mais très bonne, une fois de plus.

Commentaire : Les Géants, c'est l'histoire de ces deux familles, ces deux clans liés par l'amitié et l'entraide depuis toujours. Deux tribus qui se connaissent par coeur et qui ne se connaissent pas du tout à la fois. Chacun des membres a ses secrets, son petit jardin intime qu'il tait et ne révèle à personne, ce qui a le don de frustrer le lecteur. A travers ce bouquin, nous suivons plus particulièrement Estéban et Marius, l'aîné respectif de chacune des familles. Ce sont deux personnages qui m'ont touché et que j'ai vraiment adoré suivre. Chacun n'est pas juste une façade, mais ils sont bel et bien fouillés, complexes, et très réalistes pour le lecteur-spectateur. On découvre les petites cachoteries des deux en tant que personnage externe, mais je vais en reparler plus tard dans la chronique. J'ai ressenti beaucoup d'émotions à travers ces deux jeunes hommes, que ce soit l'amour, la colère, la haine, la joie, la libération. Comme avec Djib et Vasco (Les Belles Vies), j'ai vraiment eu cette impression d'être le confident de chacun, comme si Marius et Estéban exprimaient chacun leurs craintes et leurs sentiments au lecteur avant de se lancer dans le grand aveu final. C'est aussi pour ça que je me suis senti si proche des deux garçons. Ils mettent à nu leur esprit, et on peut lire en eux comme dans un livre ouvert, leur façade de beau-gosse et de gros dur tombent dès que nous sommes plongés dans leurs pensées tourmentées (donc une bonne partie de l'histoire quand même). Et ça, ça rappelle terriblement la réalité.

Du côté des personnages secondaires (et il y en a un bon paquet, je vous le garantis) j'ai beaucoup aimé les pères de famille, qui sont finalement exactement comme leurs aîné, des gros durs en façade mais qui eux savent se dévoiler sans pudeur l'un à l'autre, ce qui n'est pas le cas de Marius et Estéban, qui ont eux plus de mal dans cet exercice. C'est aussi une preuve de maturité de la part d'Henriko et Auguste, et l'évolution logique de leurs enfants. Je trouve que le lecteur est beaucoup moins proches des femmes, qui sont quant à elles beaucoup plus sages et moins tourmentées que les hommes dans ce bouquin. Pour finir, j'ai trouvé César tout simplement excellent dans son rôle de gentil méchant, avec un charisme et une facilité qui m'a autant plu que déconcerté au fil des 288 pages qui composent ce livre.

Ce qui m'a énormément surpris dans cette histoire, c'est le parallèle que j'ai pu faire entre ce bouquin et les cours de français qui m'étaient donnés au moment de ma lecture, à savoir : La tragédie. La situation initiale, le petit grain de sable qui vient bousculer l'équilibre trouvé par les principaux protagonistes (ici, cet élément perturbateur est donc l'arrivée de ce grand-père délinquant), les personnages tourmentés, qui savent que la situation est bloquée, qu'il va y avoir des dégâts et qu'il n'y a (presque) pas d'issue à cela (Surtout Auguste, Marius et Estéban). Evidemment, il n'est pas question ici de l'aspect temporelle et spatiale (dans la tragédie classique, tout doit se passer en un même lieu et en un jour) ainsi que la bienséance (pas de sang, ou de blessures, ou de drogues), mais nous sommes ici au XXIème siècle, et je pourrais qualifier cette oeuvre à certains moment de "Tragédie contemporaine". Finalement, cette arrivée de César va tout bousculer, des secrets du passé, des non-dits vont être révélés. Ce retour va par ailleurs toucher d'autres sujets sensibles, d'autres secrets, qui n'auraient en apparence rien à voir avec le retour d'un pan du passé de certains. Le lecteur est ainsi pris entre tout cela, des révélations conséquentes lui sont faites à lui, mais pas aux personnages concernés. On se retrouve ainsi avec cette frustration dont je parlais au-dessus, et on donne des conseils silencieux eux protagonistes du bouquin. Il y a pas mal de suspens tout au long du roman, l'action intervient surtout à la fin. Comme je le disais dans le premier paragraphe, Benoît Minville base beaucoup son histoire sur les émotions, les révélations, le suspens, les secrets. On peut là aussi effectuer un parallèle avec sa dernière oeuvre, qui se basait la aussi (mais d'autres proportions) sur ces mêmes critères. Dernier point que j'aimerais aborder ici, je me suis souvent senti un peu enfermé, bien qu'il n'y est évidemment aucun mur à proprement dis. Simplement, on se retrouve souvent dans les mêmes (sauf dans les 30 dernières pages) lieux, donnant ainsi une impression d'enfermement, qui n'est toutefois absolument pas mauvaise, qui est d'ailleurs évoquée sous un certain angle parfois dans le livre. Ce côté huis-clos ouvrent aussi les personnages les uns aux autres, les poussant parfois dans leurs derniers retranchements.

Côté écriture, je retrouve encore les descriptions de Benoît Minville qui me font voyager au coeur de la côte Basque. Il est très polyvalent, puisque les scènes d'actions finales sont extrêmement bien menées. J'ai hâte de découvrir son polar "Rural Noir" déjà présent dans ma bibliothèque, et qui ne saurait tarder à passer sur ma table de nuit.

Une véritable "Tragédie contemporaine" qui casse les codes et qui saura plaire à tout âge, à partir de 14 ans !

lundi 11 décembre 2017

L'atelier d'écriture n°287 de Leiloona : Une histoire burlesque impliquant un homme, un avion et le ciel, tout simplement

Calvin a toujours été effacé par rapport aux autres. Quand il s'agit de manger avec ses collègues, il se recroqueville seul sur sa chaise trop grande pour lui, ouvrant à peine la bouche pour parler, n'élevant jamais la voix. On le dit mystérieux, il se dit réservé. On le trouve original, il se trouve mal sapé. On le sait parfois dans la lune, il se sait gros fainéant qui attend souvent que le temps passe. On le décrit stressé, il se décrit comme "un gros fumeur de merde", pour reprendre ses mots. On le croit intelligent, il se croit juste trop débile pour prendre part aux débats du groupe. Il est coincé sous un amas de préjugés envers lui-même. Il a l'impression constante qu'on l'exclu, et pour cause : il est aviophobe. C'est quand même sacrément bête ça, y'a pas à dire.

(Ceci dit, cela explique la distance mise entre lui et ses collègues quand je l'ai vu pour la première fois. Et si vous vous demandez comment j'ai découvert cette histoire, c'est l'avion lui-même qui me l'a raconté.)


Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Leiloona.