lundi 31 octobre 2016

L'atelier d'écriture n°232 : Un monde imaginaire

  Il est debout, dans le soleil rayonnant du matin. Il fait froid ici. De la neige, des températures qui ne dépassent pas les 10°C. Il observe les alentours. Impression d'être le roi de tous. Maintenant, il marche, dans la ville encore endormi. Des miroirs l'entourent, reflétant son regard d'acier, son corps fin, son visage couvert de cicatrices. Il marche, accélère, court, tombe. Noir. Stop. Verre d'eau. Reprise. Une forêt sombre s'offre à lui. Il y pénètre lentement, comme un fantôme dans la brume. Au milieu de cette forêt se trouve un lac, traversé par deux grands ponts de pierre qui se coupent. Il s'approche. Il distingue maintenant un abri fait de verre au centre de ce lac. Une femme. Vision surréaliste, beauté extravagante. Un éclat rosé orne ses joues, son regard vert émeraude le transperce de part en part. Noir. Grattement. Chatouille. Il se réveille. Entouré d'araignées au visage angélique. Contre un arbre majestueux. Il aimerait se mouvoir, rugir. Incapable de bouger. Il reste là, impuissant, à contempler ces petites bêtes qui l'observent. Mort. Absence. Cauchemar. Il n'est que poussière, fumée. Une ampoule explose devant lui. Une luciole apparaît, puis une guêpe, un corbeau et un aigle. Postés sur la même branche. L'arbre. Bucheron. Chute de l'arbre. Noir. Il est debout, face à cette fleur géante, happé par sa beauté. Il a envie de s'y frotter, de s'y blottir. il saute. Aimant. Pixel. Bleu. Vert. Rouge. Arc-en-Ciel. Noir. Arrêt sur image. Il est sur un cheval, sur un chemin qui lui paraît infini. Soudain, le cheval bifurque, saute dans l'eau glacée. Ophélie, Thorn, Fifi, Jeanne, Basile, Milos, Eugène, Tatiana. Il les voit, comme il verrait sa mère. Il tend la main. L'image se trouble, devient flou, disparaît. Noir. Un rire aigu, tonitruant. L'image se fixe sur un couple , assis, téléphone en main. Il a l'impression d'être soulevé du sol et d'être jeté dans l'un des smartphones. Un violon, deux violons. Il est la corde. Il vibre, son corps entier vibre au rythme de la musique. Il frissonne. Noir.

Il ouvre les yeux, pose les mains sur son livre. Il s'est endormi. Encore une fois. Décidément, il faut vraiment qu'il pense à prendre du repos. Il réalise aussi qu'il est adossé contre un arbre, là où il vient lire d'habitude, dans cet endroit si paisible. Il se lève péniblement. Remarque un couple de personnes, assis, au loin face à leur téléphone. Sans trop savoir pourquoi, ni comment, il marche jusqu'à eux, pose le livre par terre, à leurs pieds, et s'en va, apaisé.




Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Romaric Cazaux

L'atelier d'écriture n°231 de Leiloona : La liberté

22h30. Mathieu sort du vieil appartement familial, la clope au bec, le regard vissé sur les pavés trempés par la bruine qui tombe depuis plusieurs jours sur la ville. Il peut enfin respirer. Le jeune homme déteste l'atmosphè
re qui règne dans leur habitation, mélange douceâtre d'alcool, de peinture et de bois. Ce qu'il aime lui, le fascine, le passionne, c'est la liberté. Deux mots. La liberté. Il aime ce mot, il l'écrit, le dessine, le trace, le murmure, le dit, le crie, le rugit. Trois syllabes qui le font frissonner. Comme un rêve qu'il n'aurait qu'effleuré du bout des doigts. Alors, quand tout le monde dort à poings fermés, il sort, délicatement, avec sa cigarette coincée entre les lèvres, et déambule, au hasard, se laissant guider par le dédale des rues qui s'offrent à lui. Parfois, il se perd, alors il ne rentre qu'au petit matin, exténué mais heureux. Ces escapades nocturnes sont pour Mathieu un instant de liberté pure volé à ce quotidien rythmé par les sonneries, les cours et les devoirs. Il n'a jamais eu vraiment besoin de travailler. Ses profs le qualifie de surdoué, sans qu'il sache vraiment pourquoi. Ils lui prédisent souvent un grand avenir dans des métiers comme ingénieur, technicien ou manager. Lui ce qu'il veut, c'est : voyager. Découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles terres, de nouvelles langues. Ce désire l'a toujours habité, et il sait, au fond de lui, qu'un jour il réalisera ses rêves. Personne ne les lui volera. Ce soir, ses pas l’amènent devant une grande roue. Il observe durant un moment ce grand engin lumineux et silencieux à la fois, qui tourne sur lui-même, dans une boucle infinie. Il reste là, debout, songeur, à philosopher sur la vie et ses méandres. Puis, d'un geste théâtrale, s'incline gracieusement devant cette grande Dame paisible, termine sa cigarette, et tourne les talons, en quête d'une liberté toujours plus grande...



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par elle-même.

L'atelier d'écriture n°230 de Leiloona : Une addition d'univers

Elle enfile ses ballerines rouges sang, retouche une dernière fois son chignon devant le miroir de l'entrée, puis quitte son petit appartement parisien. Quelques longues minutes plus tard, elle quitte Paris pour s'engager dans la banlieue nord. Enfin soulagée, Tatiana souffle durant un long moment. Elle n'aime pas Paris, sa pollution, ses habitants. Elle est native de la Lorraine, obligée de quitter son petit village si douillet pour s'installer ici, le temps de ses études. Alors qu'elle s'engage sur l'autoroute, elle prend le temps de remettre de l'ordre dans ses idées. Eugène, le rendez-vous, 124. Un flot de souvenirs incontrôlable se déverse en elle, entre présent et passé. Eugène. Lui, le jeune homme despotique, calme parfois hautain qui l'a fait totalement craquer dix ans en arrière, sans que cela soit réciproque... Elle n'aurait jamais cru le revoir, elle n'a pensé à lui que très brièvement ces dernières années... Et maintenant ? Est-ce qu'elle l'aime encore ? A vrai dire, elle n'en sait rien, tout est flou dans sa tête, et elle compte bien sur cette soirée pour enfin faire la lumière sur tous les sentiments contradictoires qui la traversent. Après encore une heure de route, elle se gare devant le 124, rue Jean Jaurès. Une dernière retouche maquillage et elle sort, dans un grand soupir. Elle se trouve devant une grande façade décrépie, habillée simplement de quelques fenêtres et d'une porte d'entrée sombre. Elle sonne. La porte s'ouvre dans un grincement, puis laisse place à un homme assez grand, bâti comme un armoire à glace : Eugène. Tatiana lance un "salut" timide, ce à quoi son hôte répond par un baise-main.
- Si madame veut bien me faire l'honneur d'entrer...
Puis il s'efface. La jeune femme trouve ses manières un peu exagérées. Elle le suit jusque devant une grande porte en bois, qui contraste un peu avec le reste de la maison.
- J'aimerais te faire découvrir mon univers, je pense que tu n'es pas près d'oublier cette soirée... lui murmure-t-il d'un ton mystérieux, puis il ouvre la porte. Celle-ci donne accès sur un escalier, puis sur un couloir sombre. Ils marchent à présent ensemble, côte à côte. Eugène consent alors à lui en dévoiler un peu plus sur leur destination.
- Je n'aime pas les gens qui se contentent de suivre la masse, la mode en cours. J'aime les personnes qui possèdent leurs univers, leurs styles, qui se détachent de cette masse de gens, ou devrais-je dire de clones. L'endroit où je t'emmène est le résultat de l'addition de tous ces univers.
- Quels univers ? De qui parles-tu ? Demande Tatiana qui n'est pas sûr de comprendre.
Enfin le bout du couloir se profile.
- Tu vas voir... Répond simplement le beau jeune homme dans un clin d'oeil, et il fait entrer Tatiana.... Dans l'endroit le plus fabuleux qu'elle n'est jamais vu. Une grande salle s'offre à elle, au centre trône une immense table. Derrière celle-ci se tient une cheminée, le chapeau d'Harry Potter cloué dessus. Aux murs sont accrochées des têtes d'animaux et le nom des maisons de Poudlard. Dans la cheminée grille un porc. De chaque mur partent des escaliers, des portes et des galeries. Tatiana s'approche d'une des portes, qui s'ouvre sur une gigantesque salle où sont situés des billards, des tapis de cartes, des canapés en velours, des chichas. Elle ressort à la fois choquée et heureuse d'être ici.
- Bienvenue au Clairdelune tonne Eugène, c'est ici que sont réunis tous les univers de personnages tels que J.K Rowling, Myiazaki, Junji Ito, Christelle Dabos, Pablo Picasso, Tim Burton... Cette salle en est le point central. De là partent des galeries qui elles-même donnent sur d'autres pièces. C'est une infinité de pièces plus extravagantes les unes que les autres !
Tatiana n'en revient, elle croit délirer. Ce lieux est fabuleux.
- Je vais te conduire à ta chambre
- A ma quoi ?
Sans se donner la peine de répondre, il l'invite à le suivre aux milieux de toutes ces pièces. Bientôt elle se retrouve dans un long couloir. Au milieu trône un vieil ascenseur datant du 19ème siècle. Eugène s'arrête devant l'une des portes.
- Ta chambre ! La 124, précise-t-il
Il la fait entrer dans une magnifique pièce dorée, ou sont campés un canapé, un lit, une salle d'eau... Il referme la porte derrière eux. La suite n'est pas dite dans cette histoire.



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona inspiré par une photo de (c) Julien Ribot.

samedi 29 octobre 2016

L'atelier d'écriture n°229 de Leiloona : Brouillard...

Autour d'elle, tout est flou. Elle se sent légère et libre, comme l'air. Elle ne sent plus son corps. Il ne répond plus à aucune de ses mouvements. Seule présence, la douleur. Lacérante, vivifiante. Soudain, un miroir apparait devant elle. Elle réussit tant bien que mal à se diriger vers lui, difficilement, par à coup. Il l'appaise, dans ce brouillard qui s'étend à l'infini, comme une enveloppe de douceur qui recèle l'enfer. Enfin, elle arrive à distinguer son refle
t dans la vitre lumineuse. Elle voit ses yeux éteints, ses joues bouffées par des cernes violettes, qui contrastent avec son visage pâle, presque cadavérique. D'un coup la douleur devient plus forte, si bien qu'un cri naît dans sa gorge, mais aucun ne sort de sa bouche désséchée. Elle attend, le visage ruisselant de sueur. Au bout d'un moment, elle ne saurait dire si cela a duré quelques minutes ou plusieurs heures, elle s'apaise enfin. Quand elle relève la tête, le miroir à disparu. Elle est triste. N'ayant plus aucun repart, elle ère, au hasard complètement perdue. Le brouillard l'enveloppe toujours et encore, l'oberve, l'oppresse, la fait souffrir. Là encore, elle ne sait combien de temps elle a navigué ainsi, dans l'étendue vaporeuse. Puis elle se sent attirer vers le bas. Doucement d'abord, puis plus franchement jusqu'à la chute libre. Elle heurte quelque chose de dure. Elle sombre. A son reveil, la douleur la reprend de plus belle. Elle est couchée sur le dos. Au dessus d'elle, le brouillard, encore lui. Elle se redresse. Autour d'elle, tout n'est que noir et blanc. Elle est seule.



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. Il a été inspiré par la couverture du dernier roman de Donato Carrisi, publié aux éditions Calmann-Lévy.

L'atelier d'écriture n°227 de Leiloona : Je bloque...

Je bloque. Aucun mot ne sort. Aucune histoire ne tient la route. J'écris quelques mots, parfois une phrase, mais je finis par tout effacer. J'essaie de me concentrer, de rentrer dans une bulle pour y puiser l'in
spiration nécessaire, mais rien n'y fait. Beaucoup de pensées, de sentiments parviennent à mon oreille. Mais aucun fil ne sort de ce noeud. Je reste donc bloqué, penaud, devant l'écran, face à cette photo qui me résiste, le regard fixé sur le visage de ce vieux monsieur. Que pourrais-je donc raconter ? Sa vie ? La raison pour laquelle il porte son chapeau ? A quel moment il fait cette tête ? Non. Aucune de ces piste ne me convient. Je commence à croire que je n'écrirais pas de texte cette semaine. Une dernière tentative, puis un juron et un claquement de porte plus tard, je quitte mon hôtel d'un pas franc, bien décidé à oublier cet homme, et m'aérer la tête par la même occasion. Mes pas me mènent bientôt du côté des rues commençantes jouxtant le marché populaire. Les rues bondées et les différentes effluves émanant des exposants me font bien vite oublier l'image et mon esprit se calme peu à peu. Lorsque je quitte cette atmosphère imbibée de sueur et d'épices, je me sens apaisé, mais décide tout de même de continuer encore quelques temps ma balade. C'est au détoure d'une rue passante que je le vois. Assis. Le même chapeau. Les mêmes lunettes. Le même collier. Le même regard. L'homme de la photo. Alors sans vraiment savoir pourquoi, je m'approche, lentement d'abord, puis plus franchement. Quand je me poste à ses côtés, il tourne la tête, toujours avec ce regard transperçant, qui vous donne l'impression d'être nu devant lui, comme sur la photo. On se dévisage longuement sans se parler. Puis lentement, je me retourne, et dans un salut expéditif, je reviens sur mes pas, et rentre à l'hôtel, plus calme que jamais. Qu'ai-je vu dans ses yeux ? Eh bien, je n'en sais rien à vrai dire. Et ne sais toujours pas non plus ce que je vais écrire pour lundi d'ailleurs...



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Claude Huré.

L'atelier d'écriture n°226 de Leiloona : Anthony et Anna

Anthony et Anna.
Deux êtres.
Deux caractères.
Deux âmes.
Deux solitudes.
Aucun point commun.
Juste l'envie, l'envie inébranlable de partir.
De partir loin, très loin.
Partir pour trouver quelque chose, sans vraiment savoir quoi.
Quitter cette atmosphère, ce quotidien.
Quitter les parents, les frères, les soeurs.
Prendre du recul sur la vie.
C'est avant ce désir de voyage longtemps inavoué qui les a réunis.
Anthony et Anna.
Seuls mais entourés.
De leurs interrogations.
De leurs rêves.
De leurs peurs.
Lui.
Si calme.
Si transparent.
Elle.
Si vive.
Si audacieuse.
Le soleil se lève, majestueux dans le ciel bleu parsemé d'étoiles.
Les collines verdâtres se réveillent à peine, sous une fine couche de rosée.
Les oiseaux chantent, la nature s’éveille.
Un voyage sans but précis commence.
Pour Anthony et Anna.



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Claude Huré.

L'atelier d'écriture n°224 de Leiloona : Le grand départ

Un mince filet de lumière traverse les vieux volets grisonnants, en cette douce fin d'après-midi. Alors que je dépose d'un pas traînant la dernière valise dans l'entrée exiguë, je ne résiste pas à l'envie soudaine de me retourner pour effectuer un dernier tour des lieux. Je laisse mon regard se balader à travers la petite maisonnette, et aucun détail n'échappe à mes yeux, et ce malgré la pénombre ambiante. Après avoir fait le tour de la pièce, autant pour admirer une dernière fois le vieux mobilier que pour vérifier que rien ne traîne, mes pas m'attirent irrémédiablement vers la porte-fenêtre de la salle à manger. Je me courbe pour ouvrir les volets et inspirer une dernière fois le bon air de la mer. D'abord ébloui par le soleil, je suis submergé par le calme et la plénitude lorsque mes yeux se posent sur la grande étendue d'eau turquoise et calme. Je suis tout d'abord tenté par un crochet rapide jusqu'à la plage, mais le bruit des pas de ma femme sur le vieux plancher craquant me sort instantanément de mes pensées.

Il ne reste plus que les volets de la fenêtre de l’entrée à fermer et on n’aura rien oublié. On ne part que 10 jours et j’ai l’impression qu’on s’en va à jamais ! Tous ces bagages dans l’entrée ! Comment allons nous tous les faire entrer dans la voiture ? Ah, mon chapeau ! ne pas oublier mon chapeau ! Si la mère du marié n’a pas son chapeau, rien n’ira ! J’ai envie de le prendre avec moi devant mais il est énorme ce sac à chapeau ! Bon, mais qu’est ce qu’il fait Biquet devant la fenêtre ? Il ne peut pas commencer à charger la voiture ? ça promet ! On va marier notre dernier dans une semaine ; on ne peut pas laisser nos jeunes tout gérer les pauvres, déjà qu’ils sont stressés avec leur vie parisienne ! et Biquet rêvasse devant la fenêtre ! Ah il n’a pas oublié ses clubs de golf aussi ! Parce qu’il pense qu’il aura le temps d’aller jouer au golf avec tout le travail qu’on aura pour la préparation du mariage ? Ce n’est pas parce que sa collègue, grande fan de golf aussi parait il, a eu l’idée de passer sa semaine de vacances à côté du lieu du mariage de notre fils, qu’il faudra qu’il se sente obligé d’aller lui tenir compagnie sur les terrains de golf ! Il a peut être un gros chantier en cours et veut en profiter pour mettre au point certains détails avec elle avant leur grande réunion à notre retour (enfin c’est ce qu’il me dit…) mais là on va marier notre fils donc la priorité sera le mariage ! Non mais ! Je ne la supporte pas cette Anita ! Je ne la connais pas pourtant mais elle m’énerve à jouer les mijaurées au téléphone quand elle tombe sur moi ! C’est dommage, j’aurais pu faire sa connaissance à la fête de Noël de leur société l’an dernier, mais la pauvre chérie s’est sentie mal et manque de pot, juste au moment de notre arrivée… du coup on n’a même pas pu lever un verre ensemble car elle a dû rentrer illico presto !!! Pffff ! Qu’est ce qu’il a eu Biquet à clamer haut et fort dans sa boîte qu’on allait marier notre dernier au château hôtel golf d'Augerville !!!

Je sens qu'Anna est énervée. Très énervée même. Elle ne cesse de faire les cent pas en maugréant. Je distingue à peine quelques bribes de phrases décousues, mais il ne m'en faut pas plus pour comprendre le sujet de son courroux. Je préfère faire profil bas devant le flot de paroles incompréhensibles dont elle m'asperge. Mais je sens que la colère commence à monter en moi, et que je ne vais pas tarder à exploser. Après tout, c'est de sa faute si on doit passer dix jours à Paris, dans la pollution et le bruit ! Mylène et Damien n'ont cessé de le répéter : ils peuvent se débrouiller seuls ! Mais non ! Il a fallu que madame décide de jouer la mère-modèle, et insiste auprès du jeune couple pour venir donner un coup de main : aucun souci, nous pourrons vous prêter main-forte sur le plan financier et patati et patata... Si elle a cru que ça m'enchantait de devoir faire 500 kilomètres pour arriver dans ce taudis, elle se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'à la moelle ! Je jette un dernier regard sur l'océan avant de refermer soigneusement le volet puis la fenêtre. Le calme breton laissera place dans quelques heures au brouhaha ambiant de la capitale... Je regrette déjà d'y aller rien qu'a cette seule pensée... Quant à Anita, je n'y peux rien si elle passe ses vacances dans un hôtel situé à quelques pas du lieu du mariage ! Si Anna croit que ses paroles mielleuses et ses manières de grande bourgeoise m'attirent, c'est très mal me connaître. Je pourrais toutefois profiter de sa présence pour mettre au point les derniers préparatifs avant la grande réunion décisive qui m'attend dès notre retour. J'espère juste qu'Anita n'a pas décidé de me coller comme une moule à son rocher durant les prochains jours. L'accumulation du stress ambiant de Paris additionnée à la nervosité des préparatifs pourraient bien me faire commettre un meurtre ! Je détache enfin mon regard de la salle à manger et me dirige vers la voiture pour commencer à charger les premières valises. Anna est-elle au courant qu'on ne part que 10 jours ? J'ai bien l'impression qu'elle a décidé d'embarquer toute la maison avec elle ! À quoi pourrait bien nous servir une vieille lampe à huile dans la préparation d'un mariage ?! Je ne suis même pas sûr de pouvoir prendre mes clubs de golf... Décidément, ce voyage ressemble de plus en plus à un désastre avant même d'avoir commencé !

Aaaah ! ça y est ! Biquet est sorti de ses rêves et s’est enfin décidé à charger la voiture ! Bon, allez, je file fermer l’eau et le rejoindre pour partir ! Faudrait pas qu’il oublie la lampe à huile ! Damien y tient beaucoup pour le décor d’une animation de sa soirée de mariage et s’était rappelé qu’on en avait une qu’on utilisait à l’époque les soirs de grande tempête quand l’électricité venait à disparaitre plusieurs soirs… Tiens, Biquet semble avoir du mal à tout faire entrer dans la voiture ! ça me donne le temps d’appeler mon beau Thomas pour connaître son emploi du temps sur la semaine à venir et lui faire la surprise de lui rendre visite dans sa garçonnière pendant une sortie golf de Biquet. Je suis sûre que ça lui fera plaisir, c’est toujours lui qui se déplace dans notre Bretagne pour me voir…



Ce texte a été écrit en collaboration avec Nady pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par elle-même.

L'atelier d'écriture n°223 de Leiloona : Petite discussion entre monuments


Par un matin pluvieux dans la capitale française, une jeune statuette faite de métal et de bronze s'adresse à la noble Eiffel :

- Bonjour, gente Dame, comment va votre habit de métal en ce matin pluvieux et grisonnant ?

- Ma foi, ça peut aller. J'observe depuis les premières lueurs de l'aube la lente sortie de notre amie s'écoulant en travers de Paris.

- Seine serait-elle en train de reproduire sa douce visite des rues de 1910 ?

- Il se pourrait bel et bien qu'elle ait décidé d'investir une sixième fois notre ville bien aimée. Je pense qu'une petite trempette ne fera pas de mal à tous ces gens d'habitude peu aimables. Quelques jours de solidarité ne seront pas de trop...

- Comme ça doit être bien de pouvoir observer toute cette vie, je vous envie, vous savez...

- Croyez-moi, il n'y a pas que des avantages à être si hautement placé dans le ciel. Montparnasse me parle souvent de la situation économique, qui est assez catastrophique. Quand à Triomphe, vous ne pouvez imaginez comme il m'ennuie avec ses opinions politiques. La pollution m'abime et meurtri mes membres d'acier chaque jour un peu plus. Finalement, il est peut-être préférable d'être une petite statue de bronze qu'une géante Dame de Fer à l'heure actuelle. Moins on en sait, mieux on se porte comme on dit.

La Tour Eiffel se mura alors dans le silence le plus absolu. La statue resta alors songeuse, et cela pendant plusieurs dizaine d'années. Elle resta ainsi, dans une position de réflexions que beaucoup de touristes aiment prendre en photo.



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par elle-même

L'atelier d'écritue n°220 de Leiloona : Le voyage d'une souris

Elle ouvre doucement les yeux, l'un après l'autre. Puis elle tente de se relever, les pattes encore ankylosées par ce long et doux sommeil. Méchamment ballotée par les eaux, elle hume l'air autour d'elle, découvrant peu
à peu où elle se trouve. Comment est-elle arrivée ici ? Elle n'en a pas la moindre idée. Le crissement de ses pattes sur le tube de verre la fait sursauter. Elle se dirige en quelques bonds vers le bout du petit tube. Là, elle observe tout autour d'elle et elle voit : du bleu. Du bleu à perte de vue. Elle s'approche encore. Elle distingue maintenant nettement les remous et les vagues. Poussée par la curiosité, elle approche son délicat museau encore plus près de l'eau. Soudain, une légère secousse la fait chavirée. Paniquée, elle tente par tous les moyens de remonter à bord de son petit abris de verre. Mais peu à peu, ses forces l'abandonnent. Elle sent qu'elle n'arrivera pas à remonter, et que l'immense étendue d'eau salée va aspirer son petit corps frêle vers ses entrailles pour s'en nourrir. Alors, dans un ultime effort, elle tente de s'accrocher au bord de la paroi transparente. Elle s’y emploie de toutes ses forces, et réussit à revenir à l'intérieur de l'abris tant convoité. C'est là qu'elle les aperçoit. Des poissons de toutes les couleurs. De toutes les formes. Elle les regarde, étonnée et apeurée par ces étranges créatures. Elle se tapit au fond de son tube. Mais elle n’a pas le temps de philosopher sur ses étranges animaux. Elle est projetée violemment contre la paroi par une grande vague. Le choc est rude, mais la petite souris est courageuse. Maintenant, plus rien ne bouge. Le petit rongeur ose alors un regard vers l'extrémité ouverte. Le sable, comme un refuge et une porte de sortie, s'ouvre à elle. Mais elle est coupée dans son élan par l'apparition d'un humain, qui s'approche de plus en plus près. Trop près. La souris se sent alors soulevée du sol. De nouveau paniquée, elle s'approche du côté ouvert de son tube. Mais avant qu'elle n’ai pu tenter quoi que se soit, elle entend alors une exclamation :
- Regarde Papa ce que j'ai trouvé près des rochers ! Une souris ! UNE SOURIS ! UNE VRAIE SOURIS !
- Je vois bien ma puce, mais tu ferais mieux de la relâcher qui sait, elle porte peut-être une....
Avant qu'il n'est pu terminer sa phrase, le petit mammifère, profite d'un moment d’inattention de la petite fille, saute alors sur le sable mou, et s'échappe en courant, sans trop savoir où aller.



Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona inspiré par le tableau de Jérôme Bosch "Le jardin des délices".

L'atelier d'écriture n°219 de Leiloona : Mon monde

La mer. Une immense étendue d'eau salée. Une promesse de bons moments familiaux pour certains, la promesse d'un avenir meilleur pour d'autres. Ses délicates vagues qui viennent lécher l'étendue de sable blond tel un animal en quête de nourriture et d'attention. Cette immense espace , rempli de calme et d'apaisement. Al
ors je m'avance, et m'étend sur le sable, qui m'accueille avec douceur en épousant les formes de mon corps frêle. Mon regard se tourne alors vers le ciel sombre. Je le fixe un long moment, qui me paraît une éternité. Puis je ferme les yeux. Et je sens que mon corps est transporté. Transporté vers un autre monde, une autre galaxie, une autre dimension. Transporté dans mon monde, dans mon Idéal. Et je les vois. Tous les gens que j'aime, tout ce à quoi je tiens est réuni. C'est mon petit nid douillet, mon chez moi. Je sais à présent que c'est ici que j'irais dans les moments compliqués, lorsque l'une des épreuves que la vie m'imposera me mettra à terre, c'est ici que je me relèverais. C'est comme une carapace impénétrable, un château infranchissable. C'est en cet endroit que j'irais puiser la force d'affronter tous mes soucis.

Lorsque que j’entrouvre mes paupières, j'aperçois le soleil, grand disque jaune et luisant, à son zénith. Je me relève péniblement, mes membres sont ankylosés par ma rêverie précédente. Je regarde ma montre, me relève et part en quête d'un bon restaurant.


Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par elle-même.

L'atelier d'écriture n°218 de Leiloona : Une rue pavée

Je marche, mes bottes crissant sur le pavé mouillé de la rue. Les écouteurs vissés dans les oreilles, je distingue à peine le lointain murmure des gouttes s'écrasant sur mon parapluie couleur nuit. Mon esprit est loin de toute cette agitation. Il vagabonde plutôt entre trolls, fées et autres créatures de l'imaginaire que ce monde n'a pas la chance de connaître. Je ne prête pas attention à ce qui m'entoure. Ni au vieux clochard qui tend fébrilement la main dans l'espoir de récolter ne serait-ce qu'une petite pièce pour lui permettre d'acheter quelque chose à manger. Ni à la vieille femme que je manque de faire tomber d'un coup d'épaule. Encore moins à la voiture qui, elle, manque de me percuter de plein fouet lorsque je traverse sans jeter le moindre regard ni vers la gauche, ni vers la droite.

Je ne bouge plus. Mon corps est comme un amas de glace. Ou un puzzle, c'est vous qui voyez. Je ne pense plus. Mon regard est braqué sur le ciel, comme une promesse de refuge quand la mort frappera. Je sens un poids qui libère mes épaules. Mon corps est soulevé dans l'air, je commence à voir un long tunnel blanc, très blanc, tellement blanc que je suis obligé de détourner le regard. je le pose alors sur la lune. Cette dernière ouvre de grands yeux blancs percés de billes noirs. C'est la que je comprends qu'il y a un truc qui cloche. Je ressens soudain une vive douleur au niveau de la joue gauche.

9:17

J'ouvre les yeux. Je suis bien au chaud sous ma couette. J'entends soudain un cri qui me transperce les tympans :

- Victor réveille-toi, tu vas aux Imaginales aujourd'hui !!


Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona inspiré par une photo de (c) Julien Ribot



L'atelier d'écriture n°216 de Leiloona : Une fille

Une ombre comme un fantôme. Intouchable, innommable. Un regard, une pensée envers elle et c'est mon coeur qui s'enflamme. Son reflet dans la lumière pâle du soir se détache, telle une étoile qui brille dans le ciel obscur. Des mois que je l'épie, tapi dans l'ombre, à attendre le meilleur moment pour lui dire mes sentiments jusque là inavoués. Moi ? Un garçon simple, discret sur le plan amoureux. Le regard rieur, le sourire provocateur. Relativement susceptible. Oui, il faut bien une tache au portrait, histoire de faire plus réaliste quand même. Elle ? Les yeux émeraude, un regard qui vous transperce si fort que vous avez l'impression que le moindre petit recoin de votre âme ne peut lui échapper. Une toison brune, frisée, un rire communicatif. Alors vous vous doutez bien, je ne suis pas resté longtemps insensible à son charme. Vous vous dites sûrement qu'à la fin, ils vont s'aimer, s'embrasser, et patati et patata... Le truc, c'est que moi j'en sais rien, parce que j'ai aucune idée si c'est réciproque ou non. Ce que je me dis à l'heure actuelle ? Qu'il va quand même falloir que j'aille tout lui dire... Mais j'hésite quand même, et si en fait tous les espoirs fondés sur un regard, sur un rire partagé, n'était finalement que du vent. Mais bon, comme le dit si bien le proverbe "Qui ne tente rien, n'a rien".
Alors, lentement, je marche vers elle et commence ma folle déclaration   par : "Ecoute, je sais que c'est pas vraiment le moment mais..."


Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona inspiré par une photo de (c) Romaric Cazaux.

vendredi 28 octobre 2016

Miss Pérégrine et les enfants particuliers de Ransom Riggs, la critique

Auteur : Ransom Riggs

Maison d'édition : Bayard jeunesse

Nombre de pages : 437 pages

Année de sortie : 2012
Résumé : Jacob Portman, 16 ans, écoute depuis son enfance les histoires fabuleuses de son grand-père. Ce dernier aurait passé une partie de sa vie dans un mystérieux orphelinat, sur une île du Pays de Galles. Là-bas, il aurait côtoyé dans enfants aux capacités particulières...
Un jour, Jacob voit sont grand-père assassiné sous ses yeux par une étrange créature. Plus tard, le jeune homme décide de partir en quête de vérité sur l'île de son grand-père. Cela pourrait bien être le début d'une histoire palpitante, aux nombreux rebondissements...


Introduction : Un livre palpitant, aux nombreux rebondissements, qui promet un second tome plus que prometteur...

Commentaire : Miss Pérégrine est une sage fantastique écrite par Ransom Riggs, qui a fait beaucoup parler d'elle lors de la sortie du premier tome en 2012. J'ai longtemps hésité avant de me procurer ce premier livre, même si je savais que l'histoire avait de grandes chances de me plaire. Je l'ai souvent feuilleté, reposé, j'ai lu les premiers chapitres, regardé les images en détail, mais j'ai toujours repoussé le moment de ma lecture. Celui-ci est enfin arrivé, et je suis très heureux d'avoir découvert cette fabuleuse histoire.

Randsom Riggs nous mène à la rencontre de Jacob, un adolescent de 16 ans assez renfermé sur lui-même et passionné par les histoires de son grand-père. Le jour où ce dernier meurt, blessé mortellement par une mystérieuse créature, Jacob, après une longue phase de cauchemar et de maniaco-dépression, décide de partir sur l'île que lui décrivait son grand-père dans ses histoires, en quête de vérité. J'ai beaucoup aimé suivre Jacob dans ses aventures durant ma lecture. Je me suis beaucoup identifié à lui, car j'aurais sûrement pris les mêmes décisions que lui si de tels événements faisaient irruptions dans ma vie. Son seul défaut réside peut-être en sa curiosité. Cette dernière pourrait bien lui attirer un paquet d'ennuis au cours de l'histoire. Je pense que chaque lecteur retrouvera un peu de lui dans Jacob, que ce soit dans son côté aventureux, curieux ou encore renfermé sur lui-même et assez peu sociable. J'ai adoré les enfants particuliers. Quel imagination de la part de l'auteur. Ce ne sont pas des pouvoirs vus et revus que nous propose là Randsom Riggs, mais bel et bien des particularités... particulières. Chaque enfant possède sa capacité propre, qui s'accorde avec sa personnalité. J'ai adoré découvrir cette palette de personnage déjantés, tous plus incroyables les uns que les autres. Ils sont tous très attachants, même si j'ai parfois eu un peu de mal à les différencier entre eux.

Ce premier opus est surtout un tome d'introduction, où l'auteur prend le temps de poser ses personnages et son univers. On apprend pas mal de choses sur l'histoire des enfants particuliers, et sur la menace qui pèse sur eux. Je me suis assez ennuyé lors de la première arrivée de Jacob à l'orphelinat. Je trouve que Miss Pérégrine aurait du lui expliquer pas mal de choses de suite, et ne pas attendre avant de lui faire des révélations décisives. Cela aurait évité pas mal de longueurs dans l'histoire, et l'action serait alors arrivée beaucoup plus tôt. Ce premier livre ne bouge pas beaucoup, l'histoire s'emballe surtout vers la fin du roman, mais la conclusion de l'histoire nous promet un tome 2 des plus palpitants, que je vais sûrement me proc
urer sous peu.

Ransom Riggs écrit simplement et efficacement. Il ne traîne pas son lecteur sur des pages et des pages de suspens, et lui donne toujours quelques révélations qui le poussent à continuer l'histoire encore un peu. L'auteur ne nous offre pas de belles métaphores mélodieuses, qui auraient peut-être sonnées faux dans cette univers fantastique. Il n'y a pas non plus de longues descriptions ennuyeuses que tout lecteur lit en diagonale pour revenir à l'intrigue principale. Non, rien de tout ça. Ransom Riggs écrit de manière juste. Le lecteur saura apprécier la plume du romancier à sa juste valeur.

Juste un petit mot sur l'objet livre absolument somptueux. Les photos éparpillées dans le livre nous donne un bel aperçu de ce que sont les enfants particuliers.
La couverture est très belle et mystérieuse à la fois. Pour un prix raisonnable. Bravo à l'éditeur.

Eh bien, quel voyage ! J'ai adoré Miss Pérégrine, et les fans de fantastique pourront en faire autant. Un personnage principal attachant, des enfants superbement trouvés, une histoire qui promet de s'emballes lors du tome 2, un univers riche, une écriture simple et claire, et tout cela réuni dans un objet livre sublime. Voilà ce que vous pourrez trouver dans Miss Pérégrine et les enfants particuliers. A lire de toute urgence !

Petit + : L'adaptation en film, réalisé par l'incroyable Tim Burton, est sorti il y a une semaine ou deux. Il me tarde d'aller la voir, car l'univers de Riggs correspond terriblement bien avec celui de Burton, qui nous fera une petit bombe d'adaptation, j'en suis persuadé !

Tu vivras toujours d'Arnaud Genon, la critique

Auteur : Arnaud Genon

Maison d'édition : éditions de la Rémanence

Collection : Traces

Nombre de pages : 76 pages

Année de sortie : 2016


Résumé : Ce livre relate l'histoire de l'auteur, Arnaud Genon, lorsqu'il a 13 ans et qu'il vient de perdre sa mère d'un cancer. Comme il le dit lui-même, ce livre est une auto-fiction, car nous sommes toujours prisonniers de nos souvenirs... Un livre sur l'enfance et l’innocence, sur l'aveuglement et la perte...

Introduction : Un livre court, fort en émotion, très bien écrit...

Commentaire : Je tiens tout d'abord à remercier les éditions de la Rémanence et Babelio sans qui je n'aurais pu découvrir ce livre.

Tu vivras toujours est un roman autobiographique, traitant d'un sujet assez "lourd" : le cancer. Comme tout le monde, j'ai lu Nos étoiles contraires, qui m'a ému aux larmes j'ai vu le film, qui reste tout de même d'après moi l'une des meilleures adaptations cinématographiques de 2014. Pour en revenir au roman d'Arnaud Genon, je me suis intéressé de plus près à ce livre en lisant le résumé, qui m'a interpellé. Je n'avais encore jamais lu de livres des éditions de la Rémanence, alors j'ai sauté sur l'occasion. Sacrée découverte.

Dès les premières pages, l'émotions saisi le lecteur et le prend à la gorge. Nous nous retrouvons propulsé en 1989. Le narrateur avait alors treize ans, sa mère trente-neuf. Cette dernière est atteinte par un cancer, et nous suivons ses derniers moments de vies du point de vue d'Arnaud. Je me suis beaucoup attaché à Arnaud, qui a seulement dix ans lorsque la maladie se déclare. A défaut de comprendre totalement ce qui se passe chez lui, il sent que quelque chose de grave est en train de se dérouler. A seulement dix ans, il se retrouve plongé dans une situation où la mort plane au-dessus de sa mère, et la voir ainsi fatiguée et malade est une épreuve terrible pour lui, car il ne sait pas ce qu'est un cancer, il ne comprend pas les termes médicaux employés par ses parents ainsi que par les médecins. C'est d'autant plus pesant pour lui qu'on le laisse volontairement dans le flou à la maison, et qu'il ne comprendra que bien plus tard ce qui est réellement arrivé à sa maman. L'arrivée de la maladie l'oblige aussi à être plus fort mentalement, pour ne rien laisser paraître à sa mère, pour ne pas qu'elle s'inquiète encore plus. On ne peut qu'admirer ce jeune garçon, sûrement avantagé dans sa démarche, car il est très insouciant et assez naïf, et contrairement à d'autres qui ont baissé les bras avant, comprenant qu'il n'y avait plus d'espoir, il est resté avec elle jusque dans ses derniers instants, il a toujours cru en sa guérison.

C'est un récit superbe, entre joie et tristesse, entre espoir et déception, entre vie et mort. Comme je le disais plus haut, Arnaud Genon arrive vraiment bien à faire ressentir un tas d'émotions différentes à son lecteur. Du côté de l'écriture, je tire mon chapeau à l'écrivain. Ce dernier a réussi à retranscrire ses émotions d'enfants, à écrire du point de vue d'un enfant alors qu'il a 39 ans à l'heure où il écrit ce livre. La plume est belle, fine, piquée de belles métaphores et autres figures de style. Ce livre est vraiment un superbe qu'Arnaud Genon a rendu à sa mère.

Ce roman est une très belle découverte pour ma part. Je ne peux me permettre de juger l'histoire personnelle de quelqu'un, je trouve d'ailleurs qu'il faut du courage pour exposer une partie de sa vie, surtout quand elle est si douloureuse. En tout cas, cette tranche de vie est très bien écrite, et ce livre m'a ému aux larmes, et a soulevé en moi beaucoup de sentiments. Bravo à Arnaud Genon.

Lorelei en Finistère d'Emmanuelle Caron, la critique

Auteur : Emmanuelle Caron

Maison d'édition : L'école des Loisirs

Collection : Medium

Nombre de pages : 207 pages

Année de sortie : 2014


Résumé : C'est la fin de l'été, synonyme de rentrée pour Joachim. Une année particulière commence pour le jeune homme. En effet, il a dû quitter sa mère malade et partir vivre avec son grand-père. Il entre donc dans un nouveau collège, mais l'accueil qu'on lui y réserve est glacial. Alors Joachim se réfugie dans la poésie et fait de longues balades aux bords des falaises et sur la lande. Il fait la connaissance de Stéphane, une jeune fille rebelle et énigmatique. Un jour Joachim la surprend en train de se faire poursuivre par des hommes inconnus. Le jeune garçon l'emmène et tous deux se réfugient dans la Salle Verte, un endroit propice aux secret. Cela pourrait être le début d'une histoire d'amour... Ou d'une grande course-poursuite...

Introduction : Un livre émouvant, qui m'a beaucoup surpris, sur bien des points...

Commentaire : Lorelei en Finistère est le premier livre que j'ai reçu à l'occasion de mon abonnement 2015-2016 (oui je suis très en retard dans mes lectures) chez L'école des Loisirs. Pour ne rien vous cacher, c'était peut-être le seul livre de la sélection de l'année dernière que je connaissais absolument pas. Je n'avais donc aucune attente particulière vis-à-vis de ce bouquin, qui fût une bonne découverte par la suite.

Dans cette histoire, nous retrouvons Joachim, un jeune adolescent qui vît chez son grand-père, car sa mère est malade. Joachim est un personnage que j'ai adoré, et qui m'a mis une sacrée claque, pour tout avouer. Derrière cette étiquette de jeune un peu fou qu'on lui a collée à cause de sa maladie se cache un jeune garçon solitaire, sensible, intelligent, excellent poète et très bon dessinateur. Le lecteur ne peut qu'admirer ce jeune homme, qui se moque un peu du regard que porte les autres sur sa personne. Je me suis tout de suite attaché à lui. Emmanuelle Caron a vraiment bien su développer son personnage principal, qui possède une personnalité complexe, au nombreux aspects cachés. Ainsi, chacun des lecteurs pourra retrouver un peu de lui en Joachim. Je trouve que c'est aussi ça qui fait son charme. Du côté des personnages secondaires, j'ai plutôt bien apprécié Stéphane, même si on la voit assez peu. Je pense qu'elle et Joachim se complètent plutôt bien, et qu'ils se sont bien trouvés tous les deux. Je trouve que pour une fois la romance n'est pas de trop, et qu'elle est très bien faite de la part de la l'auteur. En effet, ce n'est pas trop facile et trop beau pour eux, ils doivent tous deux affronter des épreuves qui mettront parfois en péril leur histoire, ce qui rajoute je trouve du réalisme au récit.

L'histoire démarre plutôt lentement, l'auteur prend le temps de mettre en place ses personnages et sa situation de départ. Mais à partir de la rencontre entre Stéphane et Joachim, l'action est omniprésente, les révélations s'enchaînent et les rebondissements inattendus viennent pimenter cette histoire intense. Je ne m'attendais absolument pas à ce que le récit prenne cette tournure. Je m'étais fait une idée assez précise de ce que j'allais trouver dans ce livre. Grossière erreur. Emmanuelle Caron nous entraîne dans une course poursuite aux lisières du fantastique, qui n'est pas sans me rappeler Bazmaru et la fille du vent, une autre superbe découverte de L'école des Loisirs. J'aime beaucoup ce genre de roman, dont on ne soupçonne pas l'aspect fantastique au premier abord, mais que l'on découvre tout en douceur, basculant hors des chemins du réel. Ce fût le cas avec Lorelei en Finistère, et je ne suis pas déçu du voyage.

L'écriture, sans être exceptionnelle, est fluide. Les descriptions sont bonnes, on ne se perd pas dans de longs et lourds paragraphes que l'on lirait habituellement en diagonale. J'ai toutefois trouvé la fin un peu trop précipitée, où tout se joue en quelques pages, alors que j'aurais bien voulu encore un ou deux chapitres. Ainsi, on ne comprend pas vraiment tout ce qui s'est passé, et pas mal de point restent obscurs dans ma mémoire. Je trouve cela dommage, car le reste de l'histoire est vraiment très bien amenée, et que le livre se finisse comme cela me laisse un goût amer, comme si l'histoire n'était pas vraiment terminée…

J'ai beaucoup aimé cette histoire, sans toutefois que ce soit un coup de coeur. J'ai tout simplement adoré le personnage de Joachim, j'ai beaucoup apprécié l'histoire, qui est très captivante, mais la fin trop rapide m'a laissé sur une mauvaise impression, dommage... A recommander à tous les fans de fantastique !

Les évadés du bocal de Bruno Longchampt, la critique

Auteur : Bruno Lonchampt

Maison d'édition : Sarbacane

Collection : Exprim'

Nombre de pages : 173 pages

Année de sortie : 2016


Résumé : Il sont trois à s'évader de leur hôpital psychiatrique : Yves, le vieux altermondialistes parano, Lisa la maniaco-dépressive et Sandro, le jeune schizophrène halluciné. Soudés au chalumeau, ces trois évadés nous entraînent dans une enquête déjantées, à base de complot et de trafic d'organes. Qui sont les fous dans cette histoire ?

Introduction : Un livre marquant, poignant, drôle...

Commentaire : Je tiens à remercier les éditions Sarbacane qui m'ont permis de découvrir cette histoire !

Je ne connaissais pas Bruno Lonchampt avant de découvrir cet ouvrage. Je me suis donc un peu renseigné sur sa bibliographie, et j'ai découvert qu'il avait publié un autre roman dans la collection Exprim': Bloc de Haine. J'avoue que c'est un livre qui me tente énormément, car il aborde un sujet qui m'intéresse beaucoup : le racisme. Je pense que je me le procurerais très prochainement, car son dernier bouquin m'a largement convaincu.

L'auteur nous mène à la rencontre de Yves, Lisa et Sandro. Trois personnages, trois maladies, trois caractères bien distinct. Je me suis beaucoup attaché à chacun d'entre eux durant ma lecture. Yves, le parano, qui est persuadé de vivre dans un monde conspirationniste, fait un peu figure de doyen et de meneur de la bande. Je pense que le regard qu'il porte sur la société, sur les partis politiques, est surtout le regard de Bruno Lonchampt lui-même, qui nous montre sa vision des choses à travers Yves. On ressent bien la haine ouverte que ce dernier voue au capitalisme et aux grands patrons. C'est un anarchiste de longue date. Sandro, lui, est jeune et un peu paumé. Schizophrène, il croit que le monde extérieur est pourri et infecté, et que lui-même est en train de le devenir. Il voit des messages cachés sur les tag d'un mystérieux Messiah. Ces graffitis apparaissent d'ailleurs tout au long du roman, anti-capitalisme là encore. Lisa, elle, est une maniaco-dépressive. Véritable moulin à parole, elle ne s'arrête plus dès qu'elle a commencé à parler. Ses grands monologues m'ont beaucoup fait rire, surtout quand elle engueule l'un de ses deux compagnons. C'est un trio qui fonctionne à merveille, et qui m'a beaucoup amusé, de part leurs échanges et les plans qu'ils mettent en place. Je trouve que ces trois personnages se complètent, d'une certaine façon, et que chacun apporte beaucoup aux deux autres. Finalement, même si ils sont bien atteints, ils pourraient presque trouver un équilibre fragile à trois.

C'est une histoire déjantée d'évasion et de trafiques d'organes que nous propose Bruno Longchampt, une évasion qui nous amènera jusqu'à Marseille. J'ai adoré suivre les aventures de ces trois personnes. J'ai rarement autant ri durant une lecture. Les situations improbables dans lesquels se mettent les trois personnes sont drôles au possible. Mais derrière cette barrière humoristique, Bruno Lonchampt aborde beaucoup de thèmes beaucoup plus sérieux comme les maladies mentales, la construction de soi, l'amitié, la hiérarchie de la société et bien d'autres encore. Les évadés du bocal est un ouvrage engagé, et ce sur beaucoup de points différents. C'est aussi cet aspect du livre qui m'a marqué et que j'ai beaucoup aimé. Bruno Lonchampt travaille aussi beaucoup le côté psychologique, aussi bien de ses personnages que du lecteur, si bien que parfois, on s’emmêle, et on n'arrive plus à démêler la réalité de la psychose. C'est très bien fait. Bravo à l'auteur.

J'ai adoré la plume de Bruno Longchampt. Parfois trash, parfois poétique, son écriture nous transporte vers d'autres horizons. Il a cette capacité à attraper le lecteur et à l’amener avec lui que j'admire tant. Le roman se lit ainsi très vite, quelques jours à peine.

Un petit mot sur cette fin. Je suis resté penaud, et triste pour les personnages, comme je l’ai rarement été...
"Nos choix et ceux des autres-tous les autres-
façonnent les reliefs du monde,
les trous béants comme les sommets.
Ajoute le destin et le hasard,
et tu obtiens le bordel organisé qui dérègle nos vies.
Aussi fragile que les battements de ton cœur."


J'ai adoré ce roman déjanté et engagé. L'auteur aborde beaucoup de thèmes sérieux rarement abordés dans la littérature Young-Adult. J'aimerais maintenant beaucoup découvrir Bloc de Haine.

Petit + : Le chapitre bonus, présent dans le recueil sorti à l'occasion des 10 ans de la collection Exprim' est terriblement drôle. J'ai retrouvé tout ce que j'ai aimé dans le roman : Lisa et ses tirades sans ponctuations, Yves le révolutionnaire, et Sandro qui fabule sur les chauves. Bravo à Bruno Longchampt pour la bonne dose de rire qu'il m'a infligée !

La Passe-Miroir tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos, la critique

Auteur : Christelle Dabos

Maison d'édition : Gallimard jeunesse

Collection : Pôle fiction

Nombre de pages : 567 pages

Année de sortie (édition de poche) : 2016


Résumé : Ophélie vit sur Anima. Elle peut lire le passé des objets et traverser des miroirs. Quand on la fiance à Thorn, originaire du clan des Dragons, la jeune femme doit quitter sa famille pour le suivre à la Citadelle, capitale flottante du Pôle. Ophélie se demande pourquoi a-t-elle été choisie ? Pourquoi elle ? Sans le savoir, elle vient de plonger dans un complot mortel...

Introduction : Un gros coup de coeur pour ce roman qui fait l'unanimité...

Commentaire : La Passe-Miroir est Le roman de fantasy de ces trois dernières années. Tout le monde en a parlé, tout le monde l'a lu, tout le monde (ou presque) l'a adoré. Je l’ai longtemps lorgné, feuilleté, lpris, reposé. Je l'ai finalement acheté, et ce dans son format poche. J'aurais dû l'acheter en grand format, rien que pour la couverture.

La Terre a explosé en mille morceaux, suite à La Déchirure. Ne reste de cette dernière que des Arches. C'est sur l'une d'elle, Anima, que vît Ophélie. Cette dernière possède des pouvoirs assez singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. J'ai eu un peu de mal avec elle au début du roman, la trouvant assez gamine et butée. Mais on finit tout de même par s'attacher à elle, car on vît les événements en même temps qu'elle, on découvre la vie au Pôle en même temps qu'elle, on la suit partout où elle va, même si le récit est à la troisième personne. On s'identifie finalement assez vite à elle, même si certaines de ses décisions et certaines de ses paroles ont pu m'énerver. J'ai beaucoup apprécié Thorn tout le long du livre. Même si on le voit finalement assez peu, je trouve qu'il se détache beaucoup des héros que l'on peut trouver dans le genre de la fantasy et du Young-Adult en général. De part son physique tout d'abord. C'est quelqu'un de très grand et maigre, si bien qu'Ophélie peut difficilement croiser son regard, même quand il est assit. Son caractère est disons assez... spécial. Il est très froid et ne montre que très rarement ses émotions. Je trouve qu'il se dégage quelque chose de cet homme, qu'il a de la présence. Autour d'eux gravitent une multitude de personnages hauts en couleurs, que l'on aime plus ou moins.

J'ai eu un ENORME coup de coeur pour l'univers mis en scène par Christelle Dabos. Je n'ai pas de mots pour le décrire... Original, oh que oui, original ! Je n'ai jamais vu ça dans un autre bouquin, si bien que je me suis demandé à plusieurs reprises où l'auteure allait chercher toutes ses idées. Ce livre, cet univers est un mélange entre passé et futur. On retrouve beaucoup d'éléments du Moyen-Age (la cour, les esprits de famille que l'on peut assimilé à des rois...) mais le fait que la Terre a éclaté rajoute aussi un côté futuriste à l'histoire, qui est le parfait mixe des deux. On retrouve aussi beaucoup d'éléments fantastiques (dans les deux sens du terme) comme les pouvoirs d'Ophélie, mais surtout les lieux. Punaise la Citadelle est vraiment un endroit incroyable ! Là encore, quelle imagination ! Un endroit au mille et un recoins cachés, où les illusions parsèment chaque coin de rues, un endroit magique... Je rêverais de le visiter un jour. Je pense que cet univers a du potentiel, et que beaucoup de choses pourraient être approfondies dans d'autres one-shot ou sagas, mais je comprendrais parfaitement que Christelle Dabos décide de se cantonner à cette sage, qui est super-géniale !

La romancière ne nous donne que très peu d'éléments sur l'intrigue principale. On connaît assez mal les intentions et les motivations de certains personnages. Je ressors de ce premier tome assez frustré, car l'auteure nous laisse comme ça avec juste l'envie absolu de connaître la suite... Que j'ai acheté et fait dédicacer le lendemain au Livre sur la Place de Nancy. Il me tarde vraiment de me plonger dans ce second opus, car j'ai hâte de retrouver Ophélie et Thorn. Je n'ai absolument aucune idée de la direction que va prendre l'histoire à présent, mais je fais totalement confiance à Christelle Dabos, qui encore une fois nous surprendra, je n'en doutes pas.

J'aime beaucoup la plume de l'auteur. J'ai noté quelques citations superbes. Je trouve que ce livre est très bien écrit. On ne se perd pas dans des paragraphes de descriptions qui ne font que traîner l'histoire en longueur, les chapitres sont parfois piquetés de métaphores et autre figures de style superbes. Là encore, ce livre se démarque des autres de part son style d'écriture, ce qui en fait définitivement un livre à part.

Une mention spéciale à Laurent Gapaillard pour cette couverture somptueuse, qui représente la Citadelle exactement comme je me l'étais imaginée. Je me demande si ce monsieur fait des BD (n'hésitez à me dire en commentaire) car j'adore son style graphique.

Vous l'aurez compris, je fais partis de ceux pour qui ce roman est un coup de coeur. Tout est fait pour qu'il vous plaise, l'univers époustouflant, les personnages attachants et l'histoire surprenante et intrigante. J'ai bien écouté Bulledop et tous les fans de cette saga. Hâte de lire la suite !

Petit + : J'ai eu l'occasion de rencontrer Christelle Dabos lors du festival Le Livre sur la Place de Nancy comme je l'ai dit plus haut. J'ai pu constater à quel point ce livre est adoré et les fans ne manquent pas (plus d'une 1 heure de queue). L'auteur est très sympa, on a pu échanger autour de son livre, et j'ai hâte de commencer ce second tome dont la couverture est canon, une fois de plus.









Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet, la critique

Auteur : Charlotte Bousquet

Maison d'édition : Gulf Stream éditeur

Collection : Electrogène

Nombre de pages : 400 pages

Année de sortie : 2015


Résumé : Solange a dix-sept ans, et court les bals parisiens en compagnie de ses amies, Lili et Clémence. Naïve, elle se laisse séduire par Robert Maximilien, un banquier qui sous ses airs de prince, est en fait un tyran jaloux qui ne la sort que pour l'exhiber lors de soirées ou de dîners mondains. La jeune femme, coincée entre son mari jaloux et sa vieille tante, étouffe peu à peu. Quand la Première Guerre mondiale éclate, Robert est envoyé au front. C'est l'occasion pour Solange de retrouver sa liberté perdue, dans un pays en guerre où les femmes s'organisent tant bien que mal...

Introduction : Un très bel hymne à la liberté que ce roman historique...

Commentaire : Merci à Margaud, avec qui j'ai pu effectuer cette lecture commune !

Ca fait un petit bout de temps que je veux découvrir les écrits de Charlotte Bousquet. Cette nouvelle sortie était pour moi un moyen idéale de m’immiscer dans l'univers de la romancière.

On rencontre donc Solange, une jeune femme de dix-sept ans, qui décide de fuir le village où elle vît en compagnie de son père car ce dernier, violent et alcoolique la bat. Son but : Paris. Là-bas, elle fera la connaissance de Robert, qui sous ses airs de prince est en réalité un vrai tyran jaloux. Je me suis beaucoup attaché à Solange durant ma lecture, à défaut de m'identifier à elle. En effet, j'ai souvent vacillé entre la compassion et l'incompréhension. Je comprenais parfois pourquoi elle restait avec lui mais à d'autres moments, j'avais envi de lui crier de partir. C'est quelqu'un d'assez naïve, qui croyait encore au prince charmant, avant de rencontrer Robert. Solange est une personne qui sait parfaitement maitriser et cacher ses émotions, ce qui peut être perçu comme une qualité mais aussi comme un défaut. Personnellement, j'ai admiré comme j'ai détesté cette particularité. Je pense qu'il faut savoir maîtriser ses émotions mais pas les enterrer non plus. Mon personnage préféré du roman est sans aucun doute tante Emma. Ce petit bout de femme, que la vie n'a pas épargnée m'a beaucoup touché. Son sens de la répartie m'a beaucoup fait rire. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense à voix haute. Mais derrière cette carapace sa cache une personne beaucoup plus sensible, et une musicienne hors pair. J'ai beaucoup aimé cette aspect de sa personnalité même si parfois elle me faisait de la peine. Très gros coup de coeur pour ce personnage complexe.

Ce n'est pas une histoire haletante que nous propose Charlotte Bousquet. Aussi, j'ai pris le temps de savourer ma lecture, faisant souvent de petites pauses avant de reprendre. A travers l'histoire de Solange, l'auteure décrit la condition de la femme dans la société ainsi que leur quotidien durant la première guerre mondiale. Un véritable cri féministe ! Elle décrit notamment leurs condition de travail, leurs conditions de vie... Solange est courageuse de rester avec cet homme qui la traite comme une moins que rien... On la suit dans son quotidien durant la guerre. On la voit murir, comprendre ce qui l'entoure au fur et à mesure de l'histoire. J'aime beaucoup le fait que Charlotte Bousquet ajoute des personnages réels à son histoire (Marcel Proust, Nathalie Barney...). Cela ancre le roman dans la réalité, et le crédibilise d'autant plus. Je pense que l'auteure s'est beaucoup documentée pour réaliser ce projet. En effet, grâce aux coupures de presse et autres extraits de romans, j'ai pu en apprendre beaucoup plus sur cette guerre, que je connais assez mal finalement. Je tiens aussi à remercier la romancière car5 j'ai découvert grâce à ce livre Renée Vivien, qui est à présent l'une des mes poétesses préférées, car j'adore son univers.

J'aime beaucoup le style de Charlotte Bousquet. Elle arrive très bien à nous retranscrire les émotions des personnages et à nous les faire ressentir à nous, lecteur. J'aime beaucoup la manière dont est construit le livre. Chaque chapitre représente un mois (ou une saison) mais on peu très bien passé de Novembre à Janvier, par exemple. Cela évite ainsi que le livre soit trop ennuyant et qu'il y ait trop de longueurs. Charlotte Bousquet se contente de narrer les moments importants dans le quotidien de Solange. J'ai beaucoup aimé le côté épistolaire présent dans ce bouquin. En effet, certains passages sont constitués entièrement de lettres échangées entre les principaux protagonistes de l'histoire. On en apprend ainsi plus sur la guerre du côté du front. Il faudrait que je lise plus de romans épistolaires.

J'ai adoré ce roman historique et féministe. Charlotte Bousquet nous offre un très bel hymne à la liberté tout en dressant un portrait dans la société de l'époque. J'ai adoré Solange et j'ai eu un gros coup de coeur pour tante Emma. La collection Electrogène est décidément à ne pas louper !

Super-Vanessa et la crique aux fantômes de Florence Hinckel, la critique

Auteur : Florence Hinckel

Maison d'édition : Sarbacane

Collection : Pépix

Nombre de pages : 206 pages

Année de sortie : 2016


Résumé : C'est l'effervescence à Cygne-sur-mer. Un bon nombre d'événements vient perturbé la petite ville. Des lueurs étranges dans la maison vide de la falaise, des fantômes de pirates, un petit monstre qui pousse des cris terrifiants... Mais rien qui ne puisse effrayer Vanessa. Joignez-vous à elle et sa petite troupe pour cette aventure tendre et effrayante...

Introduction : Un roman drôle, tendre et riche en aventure !

Commentaire : Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Sarbacane pour cet envoi !

Ca fait un bon moment que je n'ai pas lu de Pépix, et j'avoue que cette collection aux romans frais et remplis d'aventures m'a manqué. C'est donc avec plaisir que je débute cette lecture, avec toutefois une certaine appréhension, car c'est un second tome,
 et j'avais assez peur de ne pas m'y retrouver, n'ayant pas lu le premier livre. Ce ne fût pas du tout le cas.

Florence Hinckel nous mène donc à la rencontre de Vanessa et de ses amis. J'ai adoré cette petite troupe, avec laquelle j'ai replongé quelques années en arrière, quand j'avais 8-10 ans. Je me suis un peu retrouvé dans chacun d'entre eux, d'une certaine façon. Les longs après-midi de vacances passés à jouer avec mes amis, les balades à vélo... J'ai tout particulièrement apprécié Vanessa. C'est une fille caractérielle, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui a su trouver sa place au milieu de tous ces garçons. Son innocence du à son âge m'a bien fait sourire, lorsque parfois elle ne comprends pas le sens des paroles des adultes. J'ai beaucoup aimé Louis également, sa nonchalance, son attitude... J'aimerais beaucoup découvrir le premier tome, dont "Lou-Lou" comme l'appelle affectueusement Vanessa, est le personnage principal. J'ose croire que l'auteure fera pareil avec les autres personnages de la bande, car j'aimerais beaucoup en apprendre plus sur eux (et notamment Gustave).

J'aime beaucoup l'histoire que Florence Hinckel met en place qui est beaucoup plus complexe que je ne l'aurais pensé. Il faut attendre les toutes dernières pages pour bien comprendre le dénouement final du roman. Ce dernier est bourré d'aventures, si bien que je l'ai terminé en une heure et demie. J'ai beaucoup aimé les différents éléments de l'intrigue comme les fantômes, les lueurs dans la maison... Tout cela donne une ambiance Scooby-doo que j'ai adoré ! Mais l'auteure, à travers cette aventure loufoque, aborde aussi des sujets beaucoup plus sérieux, comme la perte d'un parent, les relations parents-enfants... C'est aussi pour cela que j'aime tant cette collection, qui, derrière ses livres remplis d'aventure et d'humour, aborde des sujets beaucoupplus durs et sérieux comme la collection Exprim'.

L'histoire est à la première personne, raconté par Vanessa. J'aime beaucoup les annexes, présents dans tous les livres de la collection, loufoques et drôles, qui me font toujours autant sourire voir franchement rire.

Les illustrations, toujours autant impeccables, encore une fois ! Mention spéciale à Carole Ayrault, l'illustratrice de ce bouquin, qui m'a beaucoup aidé grâce à son plan, auquel je me suis reporté toute l'histoire, pour mieux me situer.

J'aime toujours autant cette collection, qui propose des ouvrages parfaitement adaptés au public qu'elle vise. Super-Vanessa ne déroge pas à la règle. Rempli d'humour et d'aventure, il plaire à coup sûr aux 8-12 ans. Celui-là est peut-être un de mes favoris, car je m'attendais pas du tout à cette fin. Il faut maintenant que je lise le tome 1, et j'espère retrouver ces personnages au cours d'une troisième aventure !

Le combat d'hiver de Jean-Claude Mourlevat, la critique

Auteur : Jean-Claude Mourlevat

Maison d'édition : Gallimard jeunesse

Collection : Pôle fiction

Nombre de pages : 417 pages

Année de sortie : 2010


Résumé : Le combat d'hiver est celui d'Helen, Milena, Milos et Bartolomeo. Echappés de leur orphelinat, ils reprennent ensemble le combat de leurs parents, commencé 15 ans plus tôt...

Introduction : Un livre bouleversant, qui démontre une fois de plus que Jean-Claude Mourlevat est sans conteste l'un des auteurs les plus talentueux de la littérature jeunesse...

Commentaire : J'ai commencé à suivre l'actualité de Jean-Claude Mourlevat depuis deux ans, et ma lecture de Terrienne, un autre de ces petit bijoux. Ont suivis Silhouette, L'enfant océan et Et je danse aussi. Tous m'ont fait passer d'excellents moments, et aucun ne fût une déception. J'attendais de lire ce livre à la fois avec beaucoup d'impatience et beaucoup d'appréhension. J'ai lu très peu de chroniques, je ne savais absolument pas de quoi ce roman allait parler. C'est (encore) un livre excellent pour un auteur d'exception.

Le combat d'hiver est avant tout le combat des quatre personnes, de quatre adolescents. Des adolescents touchants, avec lesquels j'ai passé de fabuleux moments. Des personnages justes, sensibles, humains. Je me suis terriblement attaché à chacun d'entre eux pendant ma lecture, et notamment à Helen, la principale protagoniste. Un gros coup de coeur pour ma part. C'est le personnage parfait. Touchante, émouvante, on la suit dans ses aventures, on apprend avec elle, on est triste et joyeux avec elle, on est frustré avec elle. Bien sûr, on suit en parallèle les aventures des autres personnages, mais je n'attendais qu'une chose, me retrouver en sa compagnie. Avec Milos, Ils forment tout deux le duo parfait. Il est jovial, rieur. Il aurait été un super ami pour n’importe quel gars, y compris pour moi. On voit peut-être un peu moins Bartolomeo et Milena, mais ils n'en restent pas moins les deux grandes figures de la résistance. Une résistance par la culture, contre la dictature mis en place depuis trop longtemps. Malgré leur jeune âge, ils endossent très vite un rôle capital, tous les deux. Une démarche dangereuse, mais juste, très juste.

Cette histoire de combat est terrible. Jean-Claude Mourlevat m'a fait passer par une grande palette d'émotions (la scène de l'attente pour Milos, pour ceux qui l'ont lue, est terriblement pesante, je n'en pouvais plus). J'ai adoré suivre toutes les étapes de ce dur combat, du début à la fin. Le lecteur est essoufflé par cette résistance engagée, qui sonne terriblement vraie dans notre époque, où la guerre est omniprésente et où le sang ne s'arrête jamais de couler. Le récit est très addictif, car on a beLa fin laisse un goût étrange dans la bouche. De la tristesse, de la nostalgie, mais aussi l'espoir d'un monde meilleur pour ce peuple qui a acquis si durement sa liberté habite le lecteur aussi bien que les protagonistes de cette histoire. On referme ce livre dans un grand soupir, un sourire flotte sur nos lèvres, et on est heureux. Heureux d'avoir accompagné ces superbes personnes, d'avoir pu assister et participer d'une certaine manière à ce combat dur mais splendide et juste.

Jean-Claude Mourlevat nous offre encore une fois ce petit bijoux, ponctué par une écriture qui sonne là aussi très juste. Il ne s'encombre pas de longues explications sur le pourquoi du comment on en est arrivé là. Il se contente de l'essentiel, et conte cette histoire avec talent, comme d'habitude. Il est impeccable, et ces oeuvres occupent définitivement une place spéciale dans mon esprit comme dans mon cœur. Merci à lui pour ces moments de pur bonheur de lecture, où j'ai pu m'échapper de mon quotidien l'espace de quelques heures.

J'aurais mieux fait de lire Le combat d'hiver il y a bien longtemps, je vous le dis ! Mais je pense quand même que c'était le bon moment pour lire un livre sur un tel sujet, car il fait écho à l'actualité morose... En tout cas, il mérite amplement d'être lu, comme tous les récits de cet auteur au talent incroyable ! Je n'attends à présent qu'une chose, c'est de lire Le chagrin du roi mort, un de ses derniers romans axé jeunesse que je n'ai pas eu l'occasion de découvrir. Un coup de coeur accompagné d'une bonne dose de réflexions et d’émotions, avis aux amateurs !





Memorex de Cindy Van Wilder, la critique

Auteur : Cindy Van Wilder

Maison d'édition : Gulf Stream éditeur

Collection : Electrogène

Nombre de pages : 403 pages

Année de sortie : 2016


Résumé :
Nous sommes en 2022. Cela fait un an que la vie de Réa a basculé. Un an que sa mère est morte dans un attentat contre sa fondation, Breathe. Un an que son frère l'ignore totalement. Un an que son père, scientifique, ne quitte plus Star Island, l'île familiale. Pour ce sinistre anniversaire, la famille est réuni sur l'île. Le moment est venu de lever les tabous, les rancoeurs qui empoisonnent le coeur de Réa et de lever les mystères concernant Memorex, la multinationale de son père...

Introduction : Un thriller d'anticipation haletant, pur concentré d'action et de suspens...

Commentaire : J'avais eu un beau coup de coeur pour le premier tome des Outrepasseurs, une saga fantastique à la fois originale et très bien écrite, qui a d'ailleurs révélé son auteure au grand public. Memorex s'inscrit dans le genre thriller/anticipation. C'est donc un virage radicalement différent opéré par Cindy Van Wilder. J'étais d'autant plus intrigué de découvrir cette histoire que c'est un livre de la collection Electrogène, dont les précédents titres que j'avais eu la chance de découvrir se sont révélés être également des coups de coeurs.

Réha est un personnage à la fois complexe et très développé. On s'attache très tôt à elle, dés les premières pages du récit. Elle arrive encore à profiter de la vie, et ce malgré les horribles événements qui l'ont touchée, elle et sa famille. Je l'admire vraiment pour cela, car il faut avoir du courage et de la force pour arriver à se relever après un tel drame. Mais c'est aussi une personne fragile, qui peut avoir des moments de faiblesses. Elle n'est pas intouchable, bien au contraire. Je trouve que cela la rend humaine, d'une certaine façon. Ce n'est pas non plus quelqu'un de trop peureuse et pleurnicharde, à l'image d'une Katniss, bien au contraire. J'aime beaucoup ce genre de personnages qui ne sont ni trop fortes ni trop faibles. Réha est de celles-là, c'est pour ça que ce personnage est un coup de coeur pour moi, au même titre qu'Aïki. Aïki... Un personnage qui m'en aura fait voir de toutes les couleurs. Je suis passé par une palette d'émotions incroyables avec lui. De la colère, de la peine, de la tristesse, de la stupéfaction et bien d'autres ont pimenté ma lecture, et je ne ressortais jamais d'un chapitre avec le même ressenti sur son compte. C'est un personnage aux multiples faces cachées, que l'on découvre par toutes petites touches au fur et à mesure du bouquin. Il m'a littéralement boulversé à la fin du livre, quand on découvre la principale révélation du livre. Quel choc ça a été ! Je suis resté penaud, ébahi, devant le roman pendant plusieurs minutes.

Le thriller n'est pas un genre que je lis souvent, malgré le fait que j'apprécie plutôt bien ce genre littéraire. Je suis par contre assez peu fan d'anticipation, j'en lis d'ailleurs très peu, voir pas du tout. Je ne savais donc pas du tout dans quoi je m'embarquais avant de commencer ma lecture. Quel mélange explosif ! Le côté anticipation est bien présent, mais il ne décrédibilise pas le thriller comme je le craignais. La tension monte en puissance tout au long du livre. L'action est omniprésente, on ne s'ennuie pas une seule seconde. J'ai beaucoup aimé le côté huis-clos, qui accentue encore la tension autour des personnages, qui se ressent d'ailleurs bien dans les dialogues et les relations qu'ils entretiennent entre eux. C'est d'ailleurs un genre, au même titre que le road-trip, que j'aime particulièrement, et j'aspire à en lire plus à l'avenir (si vous avez des suggestions, n'hésitez pas, pour l'un comme pour l'autre de ces deux genres). Cindy Van Wilder a très bien su gérer son intrigue, la dévoilant par petits bouts au fur et à mesure du livre. Une intrigue très complexe, dans laquelle beaucoup d'éléments rentrent en compte comme l'attentat, Memorex, Aïki... Je me suis souvent demandé comment l'auteure allait pouvoir lire tout cela ensemble, et comment elle allait s'y prendre. Quand commence à se dessiner le vague contour de la résolution de toute cette affaire, je me suis d'abord dit que c'était impossible, que je me trompais. Mais non. Tout cela est très bien ficelé, j'ai adoré. De plus, l'auteur nous offre beaucoup de sujets de réflexion, que ce soit sur les souvenirs, les liens familiaux, et même l'immortalité. Ce dernier sujet complète d'ailleurs plutôt bien la fin de Théa pour l'éternité (un autre livre excellent), qui nous offrait elle aussi une réflexion sur l’immortalité, ses avantages et risques. Memorex laisse donc une empreinte forte dans notre esprit même une fois le livre terminé. Une histoire à découvrir donc !

J'avais beaucoup aimé le style de Cindy Van Wilder dans le tome 1 des Outrepasseurs. J'étais donc très curieux de voir ce que cela pouvais donné dans un genre totalement différent. Et là encore, ça fonctionne. Cindy Van Wilder a parfaitement maîtrisé son sujet. Que ce soit au niveau des personnages ou de l'intrigue. Cette auteure est définitivement une auteure à suivre, et j'attends avec impatience de lire le tome 2 des Outrepasseurs pour pouvoir me plonger à nouveau dans un ouvrage de cette romancière talentueuse.

Memorex est une excellente lecture. Je vous la recommande si vous avez envie de lire un thriller à la fois original et haletant. De plus, il est publié dans la collection Electrogène, une collection définitivement géniale. Et la couverture est canon.

mercredi 26 octobre 2016

La Marque d'Anne Loyer, la critique

Auteur : Anne Loyer

Maison d'édition : Bulles de savon

Nombre de pages : 337 pages

Année de sortie : 2016


Résumé : Dans un monde dévasté par le réchauffement climatique, la vie s'organise autour de Kyos, la cité-oasis, dernière détentrice de l'eau à des kilomètres à la ronde. Pour la recevoir, faut-il encore avoir un enfant marqué. Sika, quinze ans, possède cette dernière. Elle sait qu'elle devra bientôt quitter les siens pour rejoindre Kyos et leur permettre de survivre dans ce désert. Mais sa rencontre avec Rey, un échappé qui a refusé d'obéir aux lois imposées par la cité-mère, pourrait bien changer son destin...

Introduction : Une dystopie originale, maîtrisée de bout en bout par Anne Loyer...

Commentaire : Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Bulles de Savon pour cet envoi !

Ca fait un petit bout de temps que je n'ai pas lu de dystopie... Je crois que la dernière que j'ai eu l'occasion de lire est le tome 1 de Nox, de Yves Grevet. Anne Loyer est une auteure que je connais assez bien et que j'apprécie, notamment pour sa saga Hisse et Ho, dont j'ai eu l'occasion de lire les trois premiers tomes. Avec La Marque, elle change radicalement de genre et de style. J'étais très curieux de la voir dans ce nouvel exercice, alors, quand les éditions Bulles de savon m'ont proposé de le recevoir, j'ai accepté sans hésitation
.
La Marque se démarque beaucoup des autres dystopies proposées dans le genre Young-Adult. Tout d'abord, c'est one-shot. Ensuite, l'univers proposé, malgré le fait qu'il soit assez limité, est très riche. On y découvre plein de recoins cachés, de lieux inattendus et inhabituels. Ensuite, il y a les personnages. On rencontre Sika, que j'ai de suite portée dans mon coeur. Forte en caractère, elle est très courageuse et n'hésite pas à mettre sa vie en danger pour faire comprendre aux gens la vérité sur Kyo. Elle sait et veut faire savoir. J'ai beaucoup aimé son état d'esprit. Même si elle chute, elle se relève et repart de plus belle. C'est une battante. Je suis plus mitigé sur Sek. Sa détermination lui causera sa perte, j'en suis certain. Je l'ai apprécié, comme tout le monde pourra l'apprécier je pense durant sa lecture, mais il m'a parfois fait peur. Il se jette tête baissée dans la bataille, pour servir la cause qui lui tient à coeur. Il réfléchit trop peu aux conséquences, qui peuvent être graves parfois, et le faire regretter alors qu'il est trop tard.

L'histoire est très addictive. On retrouve une fois de plus ce mélange d'action, de suspens et de rebondissement qui font de ce livre un véritable page-turner. Les chapitres défilent à une vitesse folle. Les rebondissements multiples permettent de rendre l'histoire complexe, et non trop facile comme on peut le voir parfois. Les personnages principaux doivent se battre pour obtenir gain de cause, la victoire n'est pas acquise d'avance, bien au contraire. Derrière cela, l'auteure, avec l'univers qu'elle a créé, nous montre les conséquences dramatiques que pourraient avoir le réchauffement climatique. C'est peut-être légèrement exagéré dans le bouquin, mais tout le côté rationnement et distribution de l'eau pourrait bel et bien devenir la réalité dans les prochaines décennies.

Anne Loyer m'a scotché. Je ne lui connaissais pas une si belle plume. Elle a su dédramatiser les situations même les plus graves, elle a écrit de superbes descriptions, moi qui les trouve souvent si inutiles ennuyeuses. Ce fût un plaisir de lecture que cette dystopie, et j'espère qu'elle écrira de nouveau dans romans de ce genre.

J'ai beaucoup aimé La Marque, et notamment Sika, le personnage principale de ce livre. Forte en caractère, courageuse et battante, j'ai beaucoup suivi ces aventures riches en rebondissements, qui font de ce livre un Page Turner qui se lit très vite. L'univers d'anticipation très bien fait et l'écriture superbe d'Anne Loyer contribuent à rendre à faire de livre une superbe découverte, à recommander aux fans de dystopies prenantes et originales !