samedi 25 février 2017

Le tableau du Samedi par Lady Marianne

Le principe ?
On évoque en quelques mots un tableau, pourquoi il nous émeut, nous inspire, nous intrigue. On ajoute aussi quelques lignes sur l'artiste bien entendu. Et le tour est joué.



Claude Monet, né le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 A Giverny, est un peintre français considéré comme l'un des fondateurs de l'impressionnisme. Il peindra souvent devant le modèle l'intégralité de la toile, avant d'effectuer des retouches dans son atelier. Il peindra beaucoup de paysages et de portraits.



Claude Monet est un artiste qui m'a toujours intéressé. J'aime beaucoup son coup de pinceau, et les paysages ou les portraits qu'il représente sur ses toiles. L'un de ses tableaux m'attirent particulièrement. Il s'agit du Pont Japonais.

Réalisé en 1899, ce tableau représente un simple pont enjambant une rivière sur laquelle flottent des dizaines de nénuphars. Pour avoir observé plusieurs de ces toiles sur le net, je peux vous affirmer que Monet est l'un de mes peintres préférés. J'aime beaucoup la manière dont il représente la nature et les paysages qu'il peint. J'aime également beaucoup sa série sur les falaises d'Etretat, je n'exclue d'ailleurs pas d'écrire un samedi sur cette série ou sur l'un des tableaux qui la compose. Pour revenir à l'oeuvre en question, je trouve qu'il s'en dégage un grand sentiment de paix, aussi bien pour le spectateur que pour le peintre. On se sent apaisé en observant cette peinture, et je pense que Monet devait ressentir le même sentiment pendant qu'il s'appliquait à peindre ce paysage. J'aimerais d'ailleurs beaucoup visiter le jardin et la maison de Claude Monet, situé en Normandie. Un lieu où doit régner calme et harmonie. Un lieu idéal pour écrire. Comme la montagne. Un rêve.

Le blog de Lady Marianne juste ici.


Un beau poème au clair de lune...


A l'aide de cela je m'évade
Là est mon corps , loin est mon âme
Avec lui pas d'amalgame
Cette objet est mon ambassade

Bien que son son soit éphémère
Se mêlant avec la poussière
Elle résonne en moi dans mon cœur
Elle y restera plusieurs heures

Elle est dans se monde mon exil
Sans ça j'en perdrai le fil
Avec elle je suis dans ma bulle
Il n'y a pas de préambule

En sa présence tout disparait
C'est là qu'est mon vrai portrait
Elle resplendit sans avoir peur
Teinte mon esprit de 1000 couleurs

Pourtant c'est une chose si futile
Auquel on ne pense pas souvent
Elle me téléporte or du temp
En un seul battement de cil

Je sais qu'elle sera toujours là
Dans une de mes poches près de moi
Toujours prête a m’ôter d'un poids
En m'enmenant au nirvana

Dans un monde de béatitude
Sur une falaise en altitude
Je lui donne toute ma gratitude
Pour me procurer cette quiétude


                   
                                                                                                                   Chloé                                                    






lundi 13 février 2017

L'atelier d'écriture n°253 de Leiloona : Fais attention, tu risquerais de mouiller tes godasses et ton espèce de pantalon tout troué !


Le jeune homme est assis au bord de l'eau, une clope dans la main, son sac posé à côté de lui. Un cygne, intrigué par cette silhouette assise sur la digue, s'approche.

Le cygne : Fais attention, tu risquerais de mouiller tes godasses et ton espèce de pantalon tout troué !


Le jeune homme  (bégayant) : Je... Je je... Je fais gaffe !  Et d'abord comment tu peux me causer toi ? T'es pas censé être un animal avec des pieds en forme de feuilles qui siffle et déploie ses ailes blanches, sur quiconque s'approche de sa progéniture ? Allez retourne avec tes semblables, j'ai besoin d'être seul.


Le cygne : Quelle belle image tu as des cygnes toi... Et d'abord si je te demande pourquoi l'eau ça mouille ? Pourquoi le feu ça brûle ? Pourquoi tu t'es enfilé deux clopes et une canette de Coca depuis toute à l'heure que je t'observe  ? Je ne suis pas là pour (il déploie ses ailes comme pour faire des guillemets) te "siffler" comme tu dis. Je te dis simplement que tu vas dégueulasser tes godasses et ton espèce de... de bas troué comme un gruyère.


Le jeune homme (prenant un ton amusé et ironique) : Très bien ! Merci beaucoup monsieur le cygne, je pense qu'il est temps que tu ailles retrouver ton clan, vas voir là-bas (il tend le doigt vers l'autre rive, où la plupart des cygnes vivant sur les rives du fleuve sont rassemblés) si j'y suis.


Le cygne ne bouge pas d'un centimètre. Il observe l'humain devant lui. C'est vrai qu'il est bizarre comme type. La dernière fois qu'il en a vu un dans cet état, le gars en question avait sauté dans l'eau comme on lancerait une pierre pour faire des ricochets. Passible et curieux, le cygne avait observé la lente descente de l'homme vers le fond du cours d'eau, comprenant bien trop tard que ce dernier était mort. Il n'a aucune envie que le type assis sur le quai ne se transforme à son tour en une pierre rempli d'eau. Un violent mouvement dans l'eau, accompagné d'un "dégage !!" le tire de sa rêverie. L'animal, surpris et effrayé, s'envole dans un mélange de  cris, de sifflements et de bruit d'ailes qui claquent contre l'eau.


Le cygne (pour lui-même) : Quel p'tit con ! J'en reviens pas ! Je vais lui laisser un joli petit cadeau d'adieu à ce bougre !


Le jeune homme (relativement énervé) : Mais ce cygne est vraiment une plaie ! C'est pas possible ça ! J'te jure que si je te revoie, je te plume et te fait rôtir au barbecue !


Petit aparté de l'auteur : Cette réflexion est tout ce qu'il y a de plus absurde pour deux raisons principales. Premièrement, comment l'homme peut-il retrouver un cygne tout ce qu'il y a de plus normal alors qu'une centaine d'individus vivent au bord de ce fleuve...
Secondement, le cygne ne se mange pas, enfin je crois pas...


L'homme (un poil plus calme) : Manque plus qu’à rentrer chez moi pour me nettoyer la figure  ! Y a vraiment pas moyen de sécher les cours tranquille dans c'te ville !


Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Julien Ribot.

lundi 6 février 2017

Samedi 14 Novembre de Vincent Villeminot

Auteur : Vincent Villeminot


Maison d'édition : Sarbacane


Collection : Exprim'


Nombre de pages : 216 pages


Année de sortie : 2016




Résumé de l'éditeur : B. était à une terrasse. Il a vu les tueurs tirer.

Le lendemain, en quittant l'hôpital, il croise un homme dans le métro... Il le reconnaît : c'est l'un d'eux.

Alors, sans avoir décidé ce qu'il va faire, il le suit.

Introduction : Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Sarbacane pour cet envoi (et m'excuse encore du retard...) !

J'ai longtemps attendu ce livre. J'ai regardé les différentes publications de Vincent Villeminot sur sa page Facebook concernant ce roman. J'ai même été jusqu'à demander la date de sortie deux mois avant pour être sûr de ne rien louper. Il est sorti. Je l'ai demandé. Je l'ai reçu. Puis cette mauvaise période est arrivée... J'ai mûrement réfléchis à cette chronique, car ce livre est un véritable OVNI comme Sarbacane et la collection Exprim' sait si bien en faire. Je l'ai recommencé deux fois. Je n'avais auparavant pas l'impression que je lui donnais l'importance qu'il méritait. Il m'a obnubilé, pendant comme après ma lecture.

Commentaire : Vincent Villeminot nous plonge directement au coeur de cette barbarie qui a touché la France ce 13 novembre 2015. B. était en terrasse à ce moment-là. Il les as vu, les terroristes, commettre ces actes immondes. Le lendemain, en sortant de l'hôpital, il croise l'un d'eux. Sans vraiment y réfléchir, il décide instinctivement de le suivre.

B. est le reflet de ces victimes survivantes du drame. On ressent bien, même si le récit est à la troisième personne, toute la détresse, la tristesse et l'incompréhension qui l'ont envahi quelques minutes après les événements. Mais Samedi 14, c'est l'après. Que va-t-il se passer quand le chemin de B. croisera celui de l'un d'entre eux ? Comment se relever quand la barbarie et le terrorisme nous ont retiré l'un des nôtres ?  Avec cette oeuvre, Vinent Villeminot nous plonge dans la tête d'une victime directe des attentats du 13 novembre, entre le réel et la fiction. On voit la bascule de B. dans la haine, une haine qui pourrait le rendre comme ces terroristes, tout aussi inhumains et barbares qu'eux. C'est là tout la complexité du roman, et plus généralement de ce processus pour les victimes. Comment se relever sans basculer ?

C'est une histoire percutante, pleines d'émotions que celle proposée par Vincent Villeminot. La violence est omniprésente, l'auteur créer et gère à la perfection la tension créée par cette situation. J'avais l'habitude de lire Vincent Villeminot dans le domaine de la science-fiction (U4 Stéphane) ou dans celui du thriller (Réseau(x)). Il prouve encore une fois qu'il sait écrire dans plusieurs genres avec Samedi 14 novembre. Cette histoire percute le lecteur de plein fouet, de part les émotions ressenties et (parfois) de la dureté des scènes. Une chose est sûre: c'est une lecture marquante, en tout point. Elle interpelle, nous pose des questions comme je l'ai dit plus haut, elle laisse une trace en nous. Pour longtemps.

L'un des points où Vincent Villeminot à fait très fort avec ce livre, c'est l'écriture. En effet, et tous les lecteurs de ce livre pourront sans doute le confirmer, il est terriblement, désespérément, vraiment addictif. Samedi 14 est découpé en 5 actes, tous constitués de "chapitres" si je puis nommer cela ainsi. Ce roman se lit très vite. La plume de l'auteur nous percute de plein fouet. Il sait nous faire ressentir des tas d'émotions différentes en seulement quelques phrases. Même durant les scènes plus dures et violentes, Vincent Villeminot sait trouver les mots justes. Je crois que beaucoup seront avec moi pour dire que l'acte V, entièrement écrit au futur, est incroyable.

En bref, Samedi 14 novembre est un gros coup de coeur pour ma part. A travers cette histoire qui relate pourtant d'horribles événements, Vincent Villeminot a tout de même su faire naître l'espoir chez ses personnages comme chez ses lecteurs. Remplis d'émotions, ce livre est à mettre dans les mains de tous les adolescents et des adultes.

La vitesse sur la peau de Fanny Chiarello

Auteur : Fanny Chiarello


Maison d'édition : Le Rouergue


Collection : Doado


Nombre de pages : 172 pages


Année de sortie : 2016




Résumé : Cela fait un an qu'Elina végète. Depuis la mort de sa mère, elle n'a parlé à personne, amis comme famille. Elle se contente de rester assise sur son banc, dans le Jardin des Plantes. Puis un jour, elle se met à courir, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, pour la retrouver et revenir jusqu'à elle. C'est ainsi qu'une personne, nommée Violette, lui adressera la parole. Cette dernière, une ancienne marathonienne en fauteuil roulant, est une femme libre et déroutante. Malgré cela, elle possède un secret déroutant...

Introduction : Je tiens à remercier les éditions du Rouergue pour cet envoi !

Je connais Fanny Chiarello depuis 2015, et son livre "Holden et moi", publié à L'Ecole des Loisirs. Je n'ai pas été particulièrement marqué par cette lecture, ce fût même une légère déception pour moi. Curieux de la découvrir dans une autre oeuvre, je découvre celui-là sans trop savoir à quoi m'attendre. J'ai été très surpris par ce roman qui est tout à fait unique en son genre.

Commentaire : J'ignore totalement si la romanière s'est inspirée d'un témoignage, si elle a interrogé une jeune fille, ou si c'est inspiré d'un événement vécu, mais j'ai trouvé le personnage d'Elina terriblement... réelle. Le lecteur est plongé au coeur des pensées de la jeune fille. On découvre ainsi les séquelles du choc, à quel point Elina a été détruite par le décès de sa mère. On suit aussi son évolution, son lent retour à la vie grâce à cette rencontre avec Violette. Je trouve que l'auteure a vraiment réussi à créer un grande intimité entre le lecteur et Elina. C'est peut-être là encore l'un des livres où le personnage principal m'a paru le plus réel (avec Dylan Dubois). Quant à Violette, elle est pour moi une femme généreuse, que la vie n'a pas épargnée et qui sait trouver les mots de réconfort pour aider les gens comme Elina. C'est une personne que j'aurais beaucoup aimé rencontrer dans la réalité, rien que pour échanger quelques mots avec elle sur sa vision de la vie et du monde.

Malheureusement, et c'est peut-être le seul bémol de ce livre, j'ai compris les principales révélations bien avant qu'elles ne soient... révélées, justement. C'est dommage, car même si ça n'a pas gâché ma lecture, j'ai tout de même mis un peu plus de temps à le lire, car tout le suspens était ainsi enlevé. Malgré cela, j'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à suivre la reconstruction progressive d'Elina. J'ai adoré suivre les discussions philosophiques entres ces deux solitudes. Le lecteur les observe, arbitre de leurs débats sur la vie, le monde, l'art, la solitude... C'est beau. Ce livre procure une grande réflexion sur qui le lit. Je pense ne pas être le seul, mais ce livre m'a énormément remis en question. Je me suis souvent demandé durant ma lecture ce que je ferais si j'étais à la place d'Elina ou de Violette. J'ai regardé la vie d'une manière très différente après ma lecture, qui fût très enrichissante pour moi.

Fanny Chiarello écrit bien. Très bien même. Elle sait faire ressentir tout un tas d'émotions à son lecteur. Je n'avais pas trop accroché à son style durant ma lecture d' "Holden et moi". Elle m'a subjugué dans ce livre. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire pour cette raison également. J'aimerais beaucoup découvrir un nouveau titre de cette auteure à présent, en espérant qu'il me plaise autant que celui-là.

Ce fût une excellente lecture que ce livre. Fanny Chiarello a su m'interpeller et me remettre en question avec ce roman. Les deux personnages sont attachants. J'ai adoré Elina. A mettre dans les mains de tous ceux recherchant un livre avec de l'émotion !

L'atelier d'écriture n°252 de Leiloona : 11 mars...


C'était un après-midi. Personne n'a vraiment compris. Personne. Absolument personne. Nous étions dans le gymnase, en plein combat. Michiko était dans les tribunes. Attentive au moindre de mes mouvements, elle vivait le combat avec moi. Elle stressait avec moi. Ses yeux émeraudes fixées sur moi, mes bras en mouvement constants, elle était dans ma tête, occupait mon esprit. J'étais déchainé. Je me sentais fort, puissant, invincible. J'allais gagner, j'étais certain de ma victoire. J'allais. Il était 14h46. Je m'en souviens encore, j'ai regardé la grande horloge au fond de la salle pile à ce moment-là.

Pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Je n'en sais rien. Je... Je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne sais plus rien. Je vais mourir. C'est une certitude. Elle est morte. Je l'ai vu mourir sous mes yeux. Personne ne survivra. Tout le monde est bloqué sous les décombres à présent. Ou mort. Michiko a rejoint le ciel. Elle s'est assise au mauvis endroit, sous la poutre de bois qui maintenait le toit. Elle ne le maintient plus. Je l'ai vu tomber. J'ai crié. Je n'ai rien pu faire. C'est trop tard. Je vais mourir. L'alerte Tsunami. Tout le monde a fui. Nous ne sommes qu'une poignée sous les décombres. L'eau. Je l'entends. Je vais mourir. Nous allons mourir. Tout est noir.

Des cris au loin. J'ouvre les yeux. Ou suis-je ? Toujours sous le toit du gymnase... Les secours ! Je les vois, vêtus de leurs gilets fluos, au loin... Soupire. Soudain, je sens une force qui me tire en arrière. Je suis incapable de bouger mes jambes. Je me laisse porter jusqu'à l'extérieur. Tout est ravagé. On m'allonge sur une civière. On me dit de ne pas bouger. Que tout ira bien. Encore un soupir. Je sens que l'on me porte jusqu'à une ambulance. Soulagement passager. Je tourne la tête. Je vois un silhouette allongée sur le sol. La tête dépasse à peine. Michiko. Je veux mourir.

Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Emma Jane Browne.