lundi 30 janvier 2017

L'atelier d'écriture n°251 de Leiloona : Un samedi matin

8h45. Réveil lent, il me faut une bonne dizaine de minutes (voir 20 ou 30) avant de retrouver une pleine conscience de ce que je fais ici, de qui je suis et tout le tralala qui va avec. Des reflets rosés se posent sur le parquet sombre de ma chambre. J'allume ma lampe, et enfile mes lunettes bleues nacrées. Je ne suis pas un gars du matin, mais alors pas du tout. Je crois qu'il y a des matins avec, et des matins sans. Avec quoi ? Sans quoi ? Je ne sais pas. Je ne suis pas encore assez réveillé pour philosopher sur ce genre de chose. Aujourd'hui est un matin sans. Je le sais déjà. Même si aujourd'hui on est samedi, que je n'ai pas trop de devoirs et aucun match cet après-midi, je sens déjà que j'aurais du rester couché. On commence par quoi ? Petit déjeuner ? Lecture ? Musique ? Ecriture ? J'opte pour la dernière option, mais si je sais pertinemment que j'ai l'inspiration plus tardive que matinale. Alors Leiloona, quel photo improbable nous as-tu trouvée cette fois encore ? Je n'ai encore jamais réussi à deviner quelle perspective aurait la photo, ni même en quelle saison elle serait, avec des gens, des paysages, des animaux... Tu sais nous surprendre, même les habitués (j'ai commencé en février 2015, le 16 précisément, je fête bientôt un an à écrire pour toi Leil', ça se fête non ? Bon j'avoue que je ne suis pas présent tous les lundis, mais je te promets que j'essaie). Pour cette semaine, c'est une photo d'un arbre vu d'assez près, avec de petits papiers multicolores accrochés dessus. Soupir. Si rien ne me vient à l'esprit sur le coup, c'est assez mal barré. Peut-on raconter l'action qu'a faite le photographe, ou plutôt le personnage que je vais mettre en scène, pour avoir la vision de cet arbre et de ces papiers ? Ca me paraît bien complexe... Peut-être les phrases inscrites sur les papiers m'aideront-elles un peu... La chance est avec moi ! C'est écrit en anglais... Et j'ai l'impression que ce sont des mots de gamin scolarisés en primaire, pour couronner le tout. Fausse piste. De plus, je pense qu'il faut que je me diversifie, parce que les histoires sentimentales de personnes qui écrivent, lisent ou marchent pour se trouver ou se libérer vont lasser. Je crois que ces histoires représentent un peu ma zone de confort. L'originalité et la diversification ne sont-elles pas une forme de liberté après tout ?
C'est en vous écrivant ces quelques lignes que je viens de me rendre compte que je parle (encore) d'écriture. Bon, c'est peut-être sous un angle différent, mais ça reste ma zone de confort. Promis, la prochaine fois j'essaie de varier le sujet (si la photo s'y prête évidemment). Ce n'est pas le tout, mais c'est que j'ai un petit déjeuner à prendre moi. Qui que tu sois, si tu passes par là, je te souhaite au passage un bonne appétit.

Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Anselme.

samedi 28 janvier 2017

La page blanche...

J'ai une petite devinette : Celui que j'atteins ne peut s’expliquer.... Alors ? Un petit indice supplémentaire ? C'est ce qui m'est arrivé en ce rude hiver 2016... Toujours pas ? Eh bien... On appelle communément cela la page blanche. Je pense que c'est un peu la crainte de tout écrivain, et la mienne également. Jusqu'à environ début Novembre et ce projet de changement de plateforme, je ne doutais alors pas du tout de moi, encore moins de ce que j'écrivais sur ce blog. Ce dernier était pour moi un lieu privilégié, véritable grotte secrète, où je pouvais partager mes avis littéraires à travers mes chroniques, vous faire ressentir des émotions, me confier parfois, à travers ces histoires qui me passaient par la tête. J'ai pu et je peux le faire avec cet superbe atelier animée par une personne magnifique qu'est Leiloona. Mais début Novembre, tout s'est grippé. Pourquoi ? Je n'en sais strictement rien... J'avais déjà eu affaire à une expérience similaire l'hiver 2014, mais rien de comparable... J'ai encore beaucoup de mal à écrire ces quelques lignes, et je doute franchement être sorti de cette mauvaise passe... La page blanche... Peut-être, sûrement même, le mot est un peu fort, mais je pense que c'est ce qui se rapproche le plus de ce qui m'est arrivé ces trois derniers mois. Comment vous expliquer simplement, librement, sans tenter de modifier chaque mot que je jugerais inutile où mal dit ? Et bien... Je crois avoir donner un élément de réponse. C'est une spirale vicieuse que la Page Blanche... Simple mais tellement complexe à la fois... Lentement mais sûrement, tel un insecte qui te boufferait de l'intérieur, tu écris, mais ne trouve pas que ta production soit assez bien écrite, il manquera toujours quelque chose, des mots mal choisis, des phrases mal tournées, des personnages pas assez aboutis ou encore des chutes pas assez bien réalisées... Et quand (enfin) un texte signé de ta plume te plait, tu penses avoir copié les romans que tu lis... J'ai donc peu à peu arrêter la lecture, de manière à ne plus me faire influencer, même si l'envie de lire décroissait en même temps que mon taux d'écriture... Je ne compte plus les textes effacés, les textes non-terminés, ceux qui ne verront jamais le jour... Un peu comme un album dont les titres écrits ne satisferaient pas l'artiste, donc il ne les garderait pas sur la track-list finale...
Ce petit texte n'a peut-être aucune valeur pour vous, car c'est une entière confession de son auteur, mais sachez que ce dernier a pu se libérer d'un grand poids. Merci. Je reviens vite.

lundi 23 janvier 2017

L'atelier d'écriture n°250 de Leiloona : Je t'aime, vallée brumeuse...



Mon cerveau n'est que brume. Je ne sais pas où je suis, ni même qui je suis. Ou qui j'étais. La musique enivre mon esprit, je ne pense à rien. Je contemple. Je me perds dans les reliefs qui s'offrent à mes yeux comblés. Lentement, je retire un par un mes écouteurs trempés de sueur, puis éteins mon téléphone. Je suis seul. Seul dans cette vallée. Seul face à moi-même. Seul au monde. Je baisse les yeux. J'observe longuement mes pieds, posés dans l'herbe trempée par la rosée matinale. Je redresse lentement la tête, puis la tourne de droite à gauche, comme un non silencieux. Je ne retournerais pas en arrière. Je ne replongerais pas dans un quotidien qui a bien failli me faire perdre les pédales. Soudain, j'aperçois entre les branchages une chaise en plastique blanche. Un sourire illumine mon visage balafré. Un sourire vrai, franc, lumineux, comme je n'en avais pas fait depuis très longtemps. Je recommence à courir. Evitant les branchages, les cheveux dans le vent, j'oublie tout, et je ris. D'un rire cristallin, puissant, pur, qui me surprend moi-même. Arrivé en bas, je m'écroule sur la chaise. Mon nouveau trône. Je regrette de ne pas avoir pris mon carnet et mon appareil photo... Ce lieu est une source d'inspirations et de bien-être sans limite. Je t'aime, vallée brumeuse.

Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo est signée (c) Valentine Goby.

dimanche 22 janvier 2017

Dylan Dubois de Martine Pouchain

Auteur : Martine Pouchain


Maison d'édition : Sarbacane


Collection : Exprim'


Nombre de pages : 280 pages


Année de sortie : 2015




Résumé : Après un an en foyer, Dylan, 16 ans, rentre chez son père. Là-bas, une surprise de taille l'attend. Son père a remplacé sa mère, partie trois ans plus tôt. Elle s'appelle Cynthia, elle est machiavélique. Véritable manipulatrice, elle divise et démolit tout sur son passage. Alors Dylan, en compagnie de son chien Rusty, s'en va.

Introduction : Quand ce livre est sorti, en novembre 2015, j'ai longtemps hésité à le lire. J'ai lu beaucoup de retours positifs à son sujet. Le titre m'intriguait, autant que la couverture. Mais non. Je n'ai pas pris le risque de le prendre, d'y poser mes yeux, de dévorer une oeuvre qui avait pourtant tout pour me plaire. Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir pris ce risque. Parce que je suis là face à un coup de coeur. Un gros coup de coeur.

Commentaire : Ce coup de coeur est très grandement dû à ce personnage qu'est Dylan. C'est sans aucun doute le personnage le plus fouillé, le plus sincère, le plus réel que j'ai jamais croisé depuis que j'ai commencé à lire régulièrement, il y a de cela deux ans. Je me suis identifié à lui de bout en bout, sur bien des points. Je trouve qu'il a un état d'esprit à la fois très proche et très éloigné du mien. C'est quelqu'un qui porte très peu d'attention aux regards des autres, une qualité sans prix. Il est très calme et ne se plaint presque jamais. Il aime par-dessus tout marcher, car comme il le dit lui-même, "marcher permet de se connaître". Très simple et complexe à la fois, Dylan est sans aucun doute mon personnage préféré, tous romans confondus. Il a laissé une marque indélébile en moi. Je l'admire énormément. Merci à Martine Pouchain pour la découverte de ce personnage terriblement réaliste, dont le lecteur se souviendra longtemps après lecture.

On ne peut qu'apprécier cet adolescent, victime d'une belle mère manipulatrice, qui démolie tout sur son passage. Ce n'est pourtant pas faute de patience, puisqu'il faut attendre une bonne moitié du livre avant que Dylan ne prenne cette décision radicale de la fugue. Une fugue qui l’amènera à croiser le chemin de personnages hauts en couleurs. Une fugue qui lui permettra de se construire, de se découvrir aussi, sans aucun doute. Une fugue salvatrice. On croise avec Dylan des gens, galerie hétérogène de personnages souvent abimés par la vie, on partage des bouts de leur vie, on les aide, parfois, il nous aide, souvent. On fait naitre l'espoir chez eux, parfois, il nous aide à avancer, toujours.
Martine Pouchain nous place dans la tête de Dylan avec justesse et réalisme. La plume de l'auteure est simple, claire, on aime. J'espère découvrir d'autres romans de cette romancière.

Je vous recommande vivement cette lecture, qui ne vous laissera pas indifférent !

Poème Hors-Série : Le Vagabond de la nuit

Le ciel se terni, les lumières clignotantes de la ville s'allument

Le vagabond de la nuit sort de sa tanière à la pleine lune

Les oiseaux le saluent d'une joyeuse musique mouvementée

Portant encore un peu cette sensation tenace de rêve éveillée.

Le regard tourné vers le ciel

Les étoiles scintillantes de la soirée s'illuminent

Joyaux de l'univers, rubis encastrées dans la nappe sombre

Le vagabond de la nuit se met en route.

Même trajet, chaque soir

Il traverse la ville doucement bercée par le lente descente

Des lents flocons de l'hiver, véritable pleurs du ciel boudeur

Qui plonge la ville le temps de quelques heures

Dans un noirceur d'encre.

Le vagabond de la nuit marche

Visage imperturbable, regard vide, rempli d'eau salée

Il déambule dans la ville, traverse ponts et arches

Sans jamais un regard en arrière, sans jamais s'arrêter.

Il ne laisse rien transparaître

Mais tout se déroule dans sa petite caboche

Où il se rejout le film de sa vie,

Il traverse chemins et rues en pensant et rêvant

Tout la nuit,

Le vagabond de la nuit.

Texte hors-série : La nuit.

Le réveille sonne. Dehors, la lune, disque de platine argentée se découpe et éclaire le ciel de sa douce lueur blanchâtre. Il est minuit. Rémi se lève, les yeux mi-clos, se demandant encore pourquoi il a eu la si bonne idée de se coucher si tard tout à l'heure. Malgré tout, il est heureux, et se dirige à pas de loup dans la salle de bain, histoire de se coiffer et de se toiletter un minimum. Geste automatique. Pendant ce temps, l'esprit du jeune homme surchauffe, mille et unes idées s'entrechoquent dans un cerveau en fusion. Il a toujours vécu la nuit. Rémi n'aime pas dormir. Ca représente pour lui la plus grosse perte de temps de l'univers. Alors, la nuit,il sort, s'enveloppant de sa nouvelle peau, nouvelle personnalité, nouveau monde. Terrain de jeux. La ville devient sienne, il peut envelopper le ciel avec ses bras, transformer un simple banc en un objet merveilleux, dévoilant ses nombreuses courbes cachées. Il se libère. Ne pense plus à rien. Profite de l'air qu'il respire, crie sa joie, sa rage, pleure parfois. La nuit est libératrice. Elle a appris à Rémi plus de chose que n’importe lequel de ses professeurs. Alors, pour lui rendre la pareille, Rémi la rend belle. Il l'illumine, montre ses avantages, à travers des vidéos, des textes, des photos. Il aime la nuit par-dessus tout. Il ne vit que la nuit. Il la prend en vidéo, avec ce costume illuminé qui caractérise son personnage, lui déclare son amour à travers des poèmes enflammés, écrits au bord de l'eau, où il trouve son inspiration. Ce soir encore, armé de son carnet, habillé de son costume, il s'en va, chevalier du côté obscur. Il sublime la nuit. Il l'aime.

lundi 16 janvier 2017

L'atelier d'écriture n°249 de Leiloona : Je crois en toi...

C'est un point qui s'est réveillé en premier. Une petite sensation, légère étincelle de vie légèrement excentrée vers la gauche, au niveau du thorax. Un sursaut, une pulsion dans un corps pourri par la paresse, le manque de volonté. Tout est une question de volonté. Tout a toujours été question de volonté. C'est cela qu'il manque, ce qu'il me manquait, ce qu'il me manque toujours, et me manquera encore. Je rêve de rêver à nouveau. J'ai toujours été un rêveur. "Ceux qui rêvent le jour auront toujours un avantage sur ceux qui rêvent la nuit" disait le poète Allan Poe. Ses paroles sonnent aujourd'hui différemment dans mon esprit, comme un signal d'alarme, une cloche qui sonne la fin de la récréation. Mes songes ont toujours été une source d'inspiration inépuisable pour moi. Je m'y suis vu glorieux, victorieux, auteur, éditeur, joueur, mais défaitiste durant mes heures sombres. Je ne rêve plus. Quand un petit bout de la machine se grippe, c'est tout le système qui plonge. Ne plus écrire fût le début de la fin...Je n'ai pas lu, je n'ai pas sorti une plume que j'avais aiguisé durant si longtemps, je n'ai pas retrouvé le chemin qui me mène vers mes rêves si délicieux... J'ai fini par tout stopper, hibernation hivernale. Je m'étire. Je commence à ouvrir les yeux, doucement, mais sûrement. Quand je lève les yeux, je vois la hauteur de la chute, la falaise en haut de laquelle j'étais. On se rend compte du bonheur que l'on tenait entre nos mains une fois l'avoir perdu. Quand je regarde droit devant moi, je vois cette ombre du bonheur, que je peux toucher, dans laquelle je pourrais rentrer. Derrière se situent les boutons de l’ascenseur qui pourrait me propulser dans les étoiles, là où se cachent mes rêves... Encore un peu... Bientôt tu effectueras tes pas, les premiers depuis bien longtemps... Tu seras là, à nouveau toi-même, sans masque sous lequel te cacher... Car pour la première fois, je crois en toi... Victor...

Je vous laisse après mon écrit celui d'une amie. Nos deux productions se ressemblent étrangement je trouve, avec les métaphores de la falaise et de la chute. Bonne lecture !

J'ouvre les yeux un peu péniblement, je dois dire. Je suis là allongée à même le sol. Tout est noir autour de moi, sauf le ciel au dessus de moi, que je peux à peine apercevoir. J'essaie de bouger, mais je suis paralysée. Je suis là, immobile, mais pourtant, cela ne m'angoisse pas . C'est comme si  je m'étais paralysée moi-même. Je suis tombée de cette falaise si haute, mais pourtant, je n'est pas envie de remonter, je ne trouve pas l'envie,  pourtant je vois le bonheur et les rires qui se dégagent de ce point bleu que l'on appelle le ciel. Mais non. Je reste là à attendre, attendre quoi ? Je ne sais pas . Je suis là, calmement, j'attend sûrement que mon heure vienne, mais je n'ai pas envie de mourir. Je sais qu'un jour, je retrouverai le minimum de foi qui me fera escalader cette falaise pour vous retrouver, vous mes amis qui avez tant de fois tenté de descendre cette falaise afin de venir me chercher. Mais je vous en ai empêché . Un jour, je sais que j'aurai le déclic, peut être sera t-il sous forme d'une personne, ou alors d'un évènement, je ne sais pas. Mais en attendant, j'attends avec la conviction que je saurai surmonter cette falaise et plus encore ... j'ai l'espoir !

Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo est de (c) Vincent Héquet.