lundi 31 octobre 2016

L'atelier d'écriture n°232 : Un monde imaginaire

  Il est debout, dans le soleil rayonnant du matin. Il fait froid ici. De la neige, des températures qui ne dépassent pas les 10°C. Il observe les alentours. Impression d'être le roi de tous. Maintenant, il marche, dans la ville encore endormi. Des miroirs l'entourent, reflétant son regard d'acier, son corps fin, son visage couvert de cicatrices. Il marche, accélère, court, tombe. Noir. Stop. Verre d'eau. Reprise. Une forêt sombre s'offre à lui. Il y pénètre lentement, comme un fantôme dans la brume. Au milieu de cette forêt se trouve un lac, traversé par deux grands ponts de pierre qui se coupent. Il s'approche. Il distingue maintenant un abri fait de verre au centre de ce lac. Une femme. Vision surréaliste, beauté extravagante. Un éclat rosé orne ses joues, son regard vert émeraude le transperce de part en part. Noir. Grattement. Chatouille. Il se réveille. Entouré d'araignées au visage angélique. Contre un arbre majestueux. Il aimerait se mouvoir, rugir. Incapable de bouger. Il reste là, impuissant, à contempler ces petites bêtes qui l'observent. Mort. Absence. Cauchemar. Il n'est que poussière, fumée. Une ampoule explose devant lui. Une luciole apparaît, puis une guêpe, un corbeau et un aigle. Postés sur la même branche. L'arbre. Bucheron. Chute de l'arbre. Noir. Il est debout, face à cette fleur géante, happé par sa beauté. Il a envie de s'y frotter, de s'y blottir. il saute. Aimant. Pixel. Bleu. Vert. Rouge. Arc-en-Ciel. Noir. Arrêt sur image. Il est sur un cheval, sur un chemin qui lui paraît infini. Soudain, le cheval bifurque, saute dans l'eau glacée. Ophélie, Thorn, Fifi, Jeanne, Basile, Milos, Eugène, Tatiana. Il les voit, comme il verrait sa mère. Il tend la main. L'image se trouble, devient flou, disparaît. Noir. Un rire aigu, tonitruant. L'image se fixe sur un couple , assis, téléphone en main. Il a l'impression d'être soulevé du sol et d'être jeté dans l'un des smartphones. Un violon, deux violons. Il est la corde. Il vibre, son corps entier vibre au rythme de la musique. Il frissonne. Noir.

Il ouvre les yeux, pose les mains sur son livre. Il s'est endormi. Encore une fois. Décidément, il faut vraiment qu'il pense à prendre du repos. Il réalise aussi qu'il est adossé contre un arbre, là où il vient lire d'habitude, dans cet endroit si paisible. Il se lève péniblement. Remarque un couple de personnes, assis, au loin face à leur téléphone. Sans trop savoir pourquoi, ni comment, il marche jusqu'à eux, pose le livre par terre, à leurs pieds, et s'en va, apaisé.




Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo a été prise par (c) Romaric Cazaux

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