dimanche 14 mai 2017

Adèle et les noces de la Reine Margot de Silène Edgar

Auteur : Silène Edgar


Maison d'édition : Castelmore


Nombre de pages : 352 pages


Année de sortie : 2015










Résumé de l'éditeur : Entre 2015 et 1572, il faut choisir ! Adèle en a marre de ses parents, qui ne comprennent jamais rien. Au collège, elle préfère passer du temps avec ses copines que d'étudier. Aussi, quand elle apprend qu'elle doit lire un livre en entier pendant les vacances, c'est une véritable punition...
Mais dans ses rêves, la nuit, l'impossible se produit ! Adèle est à la Cour, au XVIe siècle, au milieu des personnages de La Reine Margot !
Elle rencontre même un beau jeune homme...
Ce qu'Adèle vit en 1572 vaut-il la peine de sacrifier ses amis et sa famille de 2015 ?

Introduction : Ce livre, qui me faisait envie depuis un bon petit bout de temps déjà, m'a gentiment été dédicacé par l'auteure elle-même, que je remercie chaleureusement. J'ai d'ailleurs pu tranquillement discuter avec elle durant un bon moment. Ce fût vraiment une superbe rencontre, Silène Edgar est une personne très gentille, toujours ouverte aux discussions avec ses lecteurs ! Pour parler rapidement du roman en lui-même, j'en ai entendu parler sur le site Actusd (lien à coller), puis je me suis renseigné plus amplement à son sujet par la suite, car l'histoire m'intriguait au plus haut point ! Voyons de suite ce que j'en ai pensé.

Commentaire : Comme indiqué dans le titre, le personnage principal de cette histoire se nomme Adèle. Celle-ci est en quatrième dans un collège de Saint-Nazaire. Elle a été très touchée par la mort de sa grand-mère, survenu quelques mois auparavant. Depuis, c'est une sorte de guerre entre ses parents et elle, car ces derniers ne semblent pas la comprendre. A l'école, ses notes sont en baisses constantes, ce qui ajoute encore de la tension au sein de sa relation avec ses parents. Adèle est une jeune fille au fort caractère, qui est tout de même très sensible. Il lui suffit d'une petite réflexion de ses parents, comme une étincelle qui mettrait le feu à la poudre, pour que l'adolescente s'enflamme.  Voilà pour ce qu'il fallait savoir à son propos. Et... Je dois avouer que je suis assez mitigé à propos d'Adèle. Tout d'abord, je trouve que celle-ci part trop facilement. Il suffit d'un petit mot, parfois un simple geste, pour que celle-ci s'offusque, se braque, se mette en colère ou qu'elle se mette à pleurer. D'après moi, elle prend aussi trop de décisions sur un coup de tête, sans jamais vraiment réfléchir aux conséquences de ces dernières, qui pourraient être plutôt désastreuses, bien souvent. Pour expliquer cela, je trouve aussi que l'attitude de ses parents à son égard est absolument déplorable. Ces derniers refusent de discuter avec elle, ils tentent constamment d'imposer leur autorité sans même tenter de crever l’abcès et de comprendre Adèle. Le lecteur comprend vite qu'il y a un problème de communication au sein de cette famille. J'ai tout de même fini par m'attacher à Adèle. On ne peut que comprendre cette adolescente quand on voit l'attitude de ses parents, qui veulent tout bien faire mais qui se trompent constamment. On a envie de l'aider, de lui parler, de la réconforter... Malgré son caractère parfois difficile, j'ai tout de même assez bien aimé Adèle.

L'histoire, en plus d'être originale, et très addictive. On se prend vite au jeux, on traverse avec la jeune fille ces deux époques totalement différentes. Le lecteur, grâce aux passages au XVIe siècle, apprend beaucoup de choses sur le mode de vie à l'époque ainsi que sur les guerres de religions, qui faisaient rage à cette époque de l'Histoire. Le travail de documentation a du être colossale pour Silène Edgar, pour écrire avec fidélité les habitudes de l'époque. On croise de nombreux personnages historiques durant tout le long de notre lecture. Certains que l'on apprécie plus que d'autres. Cette histoire m'a parfois fait pensé à celle de quelqu'un addicte aux jeux vidéos, avec cet éternel dilemme : vie réelle ou vie virtuelle ? Je trouve que l'auteure gère très bien les différents passages, entre réalité et rêve. Elle sait arrêter les rêves de son personnage pile au bon moment, ajoutant du suspens à l'histoire. On se pose toujours plus de questions sur ce qu'il va se passer dans les rêves d'Adèle. Je trouve juste une petite facilité scénaristique vers la fin de l'histoire, quand Adèle découvre qu'elle peut faire certaines choses par rapport à ses rêves. Si elle n'avait pas pu, je pense que cela aurait été encore mieux, rajoutant encore de l'action et du suspens à l'histoire. Silène Edgar a très bien su allier le récit de vie au fantastique et au genre historique. J'aime beaucoup.

J'aime beaucoup la plume simple et légère de la romancière. On suit le récit simplement, sans en perdre le fil à cause de descriptions trop ennuyantes ou de dialogues inutiles. Le récit est ainsi accessible aux plus jeunes comme aux plus grands, même si les adultes trouveront le tout peut-être un peu enfantin.
Une fin  assez en accord avec le reste du livre. Ouverte, sur une belle touche, après pas mal de suspens. Quelques questions restent en suspens, Silène Edgar laissant faire notre imagination.

Ce livre, le second signé de la plume de Silène Edgar, fût une belle découverte pour ma part, malgré un ou deux petits défauts au niveau du personnage principal et de l'histoire. A mettre dans les mains des adolescents jusqu'à 16 ans.

jeudi 11 mai 2017

Comment (bien) rater ses vacances d'Anne Percin

Auteure : Anne Percin


Maison d'édition : Le Rouergue


Collection : Doado


Nombre de pages : 240 pages


Année de sortie : 2010








Résumé de l'éditeur : "Chers parents,
Mon stage de survie en milieu hostile se passe bien, merci. J'espère que vous n'êtes pas trop morts, par rapport aux fais de rapatriement qui doivent coûter bonbon, depuis la Corse.
Si jamais vous ne reveniez pas, ce qui serait sympa de m'envoyer un mandat parce que la prostitution masculine, ça marche pas trop dans le quartier.
Bon ben je vous laisse,
c'est l'heure de ma piqûre d'héroïne.
Gros bisous, votre fils bien-aimé,
Maxime"

Cet été, Maxime ne veut pas partir en vacances avec ses parents. Il préfère rester chez sa Mamie, pour glander devant l'ordinateur. Tant pis pour lui. Il va vivre des journées délirantes !

Introduction : Je tiens à remercier les éditions du Rouergue pour cet envoi !

Je ne connaissais pas spécialement ce livre avant que Pauline (la personne chargée de la communication au Rouergue) ne m'en parle. J'ai de suite reconnu le nom d'Anne Percin, pour avoir entendu de bons retours sur l'une de ses récentes publication : Ma mère, le crabe et moi, toujours publié chez Le Rouergue. Puis j'ai lu le résumé de ce fameux livre que j'allais prochainement recevoir. Et il faut avouer que ça en jette vachement comme résumé ! Je me trompe ? Pourtant, c'est ce qui m'a tout de suite intrigué dans ce livre, j' étais vraiment curieux de découvrir ce que recelait ces pages. Et je ne suis pas déçu, loin de là !

Commentaire : Maxime. Un personnage absolument incroyable. Je l'ai vraiment adoré, et je pèse mes mots. Je trouve vraiment qu'Anne Percin a réussi à représenter l'adolescent typique dans toute sa splendeur. On retrouve vraiment chez son personnage les réflexions normales d'un garçon en plein passage de l'âge d'enfant à l'âge adulte, les attitudes ou encore les préoccupations. L'auteure dresse un fidèle portrait de la jeunesse de nos jours avec un Maxime bourré de défauts comme de qualités. On le voit vraiment évoluer au fur et à mesure que l'histoire avance. Il se pose des questions, mûrit car il est bel et bien confronté à lui-même durant une bonne partie de l'histoire. C'est aussi un point que j'ai bien apprécié dans ce livre. Maxime se pose énormément de questions. On ressent ses émotions. Cela le rend plus humain, plus réel, plus vivant pour le lecteur. Anne Percin a vraiment gagné tout mon respect, car il est très difficile je trouve d'arriver à représenter fidèlement un adolescent dans les romans à leur destination de nos jours. Ils sont soit trop gamins, soit trop adultes. Maxime est le parfait milieu. C'est pour ça que le lecteur l'adore, tout simplement.

Quant à l'histoire, elle est juste succulente. On suit avec un plaisir non dissimulé les vacances plutôt laborieuses (c'est le cas de le dire) d'un Maxime qui comptait juste glander tranquillement sur l'ordinateur en matant des films à longueurs de temps. Malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, ça ne se passera pas tout à fait ainsi. Tout d'abord, j'ai adoré cette histoire car elle est bourrée d'humour. J'ai vraiment ri comme rarement j'ai ri depuis que je lis de la littérature young-adult. Que ce soit avec la répartie de Maxime, avec les réflexions de ce dernier sur ce qu'il lui arrive ou encore avec les situations cocasses dans lesquelles il arrive à se fourrer, on en fini plus de se marrer. Ce livre est vraiment un concentré de bonne humeur et d'humour, qui redonne la pêche à quiconque osera le lire. Concernant l'histoire en elle-même, elle m'a fait penser au film babysitting à certains, avec des situations désastreuse auquel Maxime essaie de remédier, mais il se fourre encore plus dans le pétrin (pour être poli). On se régale à suivre les péripéties de ce jeune adolescent seul suite à la crise cardiaque de sa grand-mère, ses parents et sa soeur loin de lui. L'auteure a une imagination folle. Elle trouve toujours le moyen d'enfoncer Maxime encore plus au fond du trou, comme si l'infarctus de sa grand-mère ne suffisait. Celui-ci, loin de s'avouer vaincu, affronte avec bravoures les aléas de la vie, refoulant avec bravoure les épreuves qu'on lui impose. Tout cela dans le rire, la bonne humeur et la joie de vivre. Evidemment.

J'ajouterais juste quelques lignes sur la plume de l'auteure (vous devez avoir l'habitude à présent). Je me suis régalé à lire ce bouquin car Anne Percin écrit d'une manière très fluide. Les lignes glissent toutes seules sous nos yeux ravis. Cela ne l'empêche pas d'ajouter parfois deux trois réflexions sur la vie dans l'esprit de Maxime, avec à la clé quelques belles métaphores. J'ai particulièrement aimé les chansons écoutées par Maxime. Je tâcherais de reproduire sa playlist, la romancière ayant eu la gentillesse de nous écrire la liste des titres à la fin du roman. J'espère découvrir rapidement la suite de cette histoire et ainsi retrouver Maxime. Je crois apercevoir quelle direction va prendre tout ça, et je peux d’ores et déjà vous annoncer qu'on va se bidonner, rien qu'au titre : Comment (bien) gérer sa love story. Maxime et l'amour. Vous vous imaginez l'équation ? Moi j'ai hâte de voir ce que cela peut donner. J'hésite aussi à me lancer dans Ma mère, le crabe et moi, car j'ai pu découvrir d'excellents avis à sa sortie. Je crois qu'il aborde un sujet lourd : Le cancer. A voir pour une prochaine lecture.

Vous l'aurez compris à la lecture de cette chronique, ce livre d'Anne Percin est une véritable bouffée d'air rafraîchissante, idéal à lire après un livre rempli d'émotions (style Nos Etoiles Contraires, pour ne citer que l'un des plus connus). L'humour et l'aventure sont les maîtres mots de cette histoire haute en couleur. Je recommande chaudement, pour tout public !

lundi 8 mai 2017

L'atelier d'écriture n°266 de Leiloona : Puzzle solitaire (1)




Ils ne me veulent pas de bien.

Le mal les habite.

Traverse leurs entrailles…



Je marche à l'instinct. Autour de moi, tout n'est que d'un blanc éclatant. Des flocons se déposent par milliers autour de ma silhouette chancelante. Bientôt, un village se dresse à l'horizon. Je m'en rapproche. Je ne sais pas où je suis. Mais je continue à marcher, malgré tout, comme si ma vie en dépendait. J'entre dans le petit hameau. Aucune des premières maisons n'a l'air occupée. Une sorte de soulagement m'envahit peu à peu. Heureux de comprendre que je suis seul et maître de ces lieux. Un sentiment très vite dissipé par des lueurs que je vois traverser les volets, s'allumant comme des dizaines de petites lucioles luisantes. Bientôt, des murmures se font entendre. Des visages apparaissent aux fenêtres éclairées, on ouvre les volets, on m'observe, moi la créature encapuchonnée de la nuit. Les chuchotements s’amplifient, devenant peu à peu des voix bien distinctes. On prie, du moins, je le crois. Cette ambiance m'oppresse, je me sens observé, détesté. Je tente d'aller plus vite, pressé de voir ce qu'il y aura de l'autre côté


Soudain, un cris éclate dans le ciel obscur de la nuit. Surpris, je trébuche sur une pierre.  Les mains et genoux dans la neige. Une larme s'échappe du coin de mon oeil. Je me relève avec difficulté. Derrière moi, des pas, saccadés, nombreux, pressés. Je tourne la tête. Des cris. Des silhouettes. Des hommes. Des fourches. Du sang. Un soupir. Pris par l'adrénaline, le stress, les émotions et l'urgence, je cours. Sans m'arrêter, sans réfléchir. Je bifurque, tourne, traverse des maisons de bois, où femmes et enfants qui sont restés à l'intérieur hurlent sur mon passages, guidant armes et poings derrière moi. Au bout de plusieurs minutes, peut-être plusieurs heures, les cris finissent par décroître. Les pas se stoppent peu à peu, on abandonne une traque trop dure dans de telles conditions. J'ai fini par repérer cette vieille bâtisse abandonnée, un peu en retrait du centre du bourg. Un sous-sol, deux paires d'escaliers. Arrivé, je décide directement de descendre, non sans quelques acrobaties en raison de marches en piteux état. Je trouve assez vite un petit coin douillet, où je pourrais essayer de dormir un peu, le temps que tout se calme dans mon esprit. Je m'allonge. Ne pense à rien. Puis à tout à la fois. Je me pose des questions. Je songe. Le sommeil m'enveloppe peu à peu, Morphée m'embrasse m'embrasse sur le coin des lèvres. Ce n'est qu'en état de demi-conscience que je sens le choc derrière la tête, et, dans un dernier regard, voit la silhouette noir repartir. 


Ils ne me veulent pas de bien.

Le mal les habite.

Traverse leurs entrailles.

Coule dans leurs veines.

La folie habite leur coeur.

Je nage dans une piscine d'horreur...

Et de souvenirs...

(à suivre...)




Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona. La photo est de (c) Fred Hedin.

lundi 1 mai 2017

Atelier d'écriture n°265 : Une lettre d'adieu à un amour du passé


Belin Victor
le 04 avril 2018
A Paris

Chère J.
Tu te souviens de moi ? Je pense que oui, mais je n'en suis pas sûr. Je t'écris ça comme on jette une bouteille à la mer. Tu vas sûrement parcourir rapidement cette lettre, puis la jeter. Après tout, peu m'importe, je n'attends rien de cet envoi, pas même une réponse ou une émotion de ta part. Pour commencer, sache que je n'ai aucune idée de ce que tu es devenue. Ni de ton métier, ni de tes relations, ni de ta famille, etc... Un an de silence complet. C'est long je trouve, pour des gens qui s'étaient promis l'univers entier. Depuis qu'on est plus ensemble, je me pose beaucoup de questions à ton propos. Je t'imagine mille et une vies différentes, tantôt cadre chez EDF, tantôt ouvrière sur un chantier de banlieue...
Je ne crois pas que j'ai cessé de t'aimer en un an. Tu m'a toujours possédé, depuis que je te connais. Un peu comme une marionnette de tissu... Tu as toujours pu faire de moi ce que tu voulais, et tu le savais, et sache qu'une année s'est écoulée, et que rien n'a changé. Du moins du côté sentimental. Pour te parler un petit peu de moi (même si je pense que tu n'as plus vraiment envie d'entendre parler de moi), j'ai beaucoup changé en un an. Je me suis coupé les cheveux. Peut-être souriras-tu en apprenant que le mouton que j'ai toujours été est mort à présent... Mentalement, c'est le bordel. Ton départ a provoqué un tel émoi en moi... Je me suis senti vide... Seul... Mort intérieurement... Dépression et toutes ces conneries... J'ai mis une dizaine de mois à m'en remettre. Pas facile. Pour remonter après une chute qui a failli me coûter la vie deux ou trois fois, il en faut dans le ventre (et le pantalon). Je ne crois pas avoir réussi. Mais une chose a changé. Une seule. Un petit truc qui a marqué une cassure entre l'ancien moi et le nouveau. Je n'ai plus écrit durant toute cette mauvaise période. Hors, tu sais toi-même que ça a toujours été ma passion. Maintenant j'écris. Mais en vers, en rimes, comme si le poids des mots d'un homme au coeur abimé ne tenait plus sur la ligne constructrice de la feuille. Après toutes les mauvaises rencontres de ces derniers mois, j'en ai fait quelques autres, plus belles cette fois-ci. Mes mots ont croisé la mélodie douce du studio, et voilà que la semaine prochaine doit sortir mon premier album studio. J'y parle souvent de toi, de notre relation, de ses conséquences. Life and Dream, tel est son nom.

Je t'ai toujours aimée. Dès le premier jour. Ce second paragraphe ne sera pas long, ne t'en fais pas. Juste histoire de te le dire une dernière fois. Je t'aime. Cette lettre est comme une saignée du Moyen-Age. J'ai pleuré toutes les larmes que je pouvais  en l'écrivant. Maintenant je peux mourir tranquille. Sache que mon album ne s'adresse qu'à l'amour de ma vie que tu es. Je déposerais cette lettre à la poste. C'est terminé à présent. Je crois désespérément qu'on avait besoin l'un de l'autre. C'est fini entre nous. Je ne vois aucune raison de continuer à vivre. Quand tu liras ces quelques lignes, je t'observerais de mon doux nuage, et je rirais du rire que tu aimais tant il y a un an. Je t'aimerais toujours, princesse.

A bientôt dans le ciel, je serais l'étoile qui veille sur toi,
Victor


Ce texte a été écrit pour l'atelier d'écriture de (c) Leiloona. La photo est libre de droit.