mercredi 4 juillet 2018

Un classique et un contemporain : Thérèse Raquin d'Emile Zola et La Balafre de Jean-Claude Mourlevat

Holà tout le monde ! On se retrouve aujourd'hui (après une trop longue absence) pour un format de chronique un peu expérimental. En effet, je vais ici vous parler de deux romans très différents, pratiquement opposés, comme vous avez pu le constater dans le titre. Je trouve ça un peu plus sympa, ce format condensé, plutôt que d'une chronique longue et qui pourrait paraître inintéressante (surtout que je n'avais pas le contenu nécessaire pour faire une chronique complète). Alors, sans plus attendre, c'est parti ! On commence par le premier roman de Jean-Claude Mourlevat, intitulé La Balafre !


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Olivier vient d'emménager dans un hameau perdu. Un soir, l'adolescent est attaqué par le chien des voisins qui se jette sur la grille avec une rage terrifiante. Ses parents pensent qu'il a rêvé, car la maison est abandonnée depuis des années. Olivier est le seul à croire à l'existence de l'animal, le seul à voir une petite fille jouer avec ce chien. Obsédé par ces apparitions fantomatiques, Olivier veut comprendre... 







J'ai déjà lu énormément de bouquins de Jean-Claude Mourlevat depuis que j'ai commencé à faire de la lecture ma passion (vous pouvez d'ailleurs retrouver pas mal de chroniques de ses romans sur ce blog). Oui oui, je suis ce que l'on peut appeler un fan, oui. Je me devais, en conséquence, d'enfin découvrir son premier roman, sorti en 1998, qui surplombait mes étagères depuis plus d'un an déjà ! 

C'est un roman court, mais des plus intenses !
Le lecteur se retrouve plongé au coeur d'une sombre aventure mêlant Histoire, souvenirs, récit de vie... Tout ceci idéalement orchestré par l'auteur ! J'ai trouvé très pertinente la plume de Mourlevat, qui ne s'embourbe pas sous des tas de détails sans importances pour la trame initiale. Il nous signe ici un très bon roman, que je ne classerais toutefois pas non plus dans mon top des trois préférés. 

Le romancier nous immerge complètement dans son livre par le biais de son personnage, Oliver, dont nous suivrons les pensées tout au long de l'histoire, grâce à l'utilisation de la première personne. En effet, l'auteur nous fait comprendre à travers de petites phrases ou mots qu'Olivier, déjà grand, raconte cette histoire qui lui est arrivé pendant son adolescence. Ces espèces de petites ellipses rajoutent un effet de suspens et font que l'on a toujours envie d'en savoir plus sur la suite de l'oeuvre. Ce procédé, que j'ai déjà vu être utilisé plusieurs fois (dans Thérèse Raquin notamment, dont je vous parle juste après) m'a toujours été agréable, car il intrigue, fait se poser des questions au lecteur, qui se demande comment tel ou tel a fait pour en arriver là. Ce fût un bon point dès le début, pour ma part du moins. 

La suite ne fût qu'une succession de révélations, de situations périlleuses, qui gonflent le coeur de stress pour Olivier, de suspens, et de découvertes aussi. N'ayant pas lu le résumé à l'avance, j'ai été réellement surpris de découvrir la direction que prenait l'auteur dans son histoire, et avec quelle facilité tous les petits indices et éléments dissimulés concordaient dans ce sens. Je me suis d'ailleurs plusieurs fois demandé qu'elles furent les inspirations de l'auteur pour cette oeuvre, et s’il avait commencé par imaginer le début ou la fin. 

Jean-Claude Mourlevat, même son tout premier roman, ne me déçoit absolument pas (y arrivera-t-il un jour ?) et arrive même, au contraire, à me surprendre, une fois de plus. C'est en écrivant ces quelques lignes que je me rends compte à quel point sa bibliographie est diversifiée et exceptionnelle. Cela ne présage que du bonheur pour la suite, avec son petit dernier, intitulé "Jefferson". 


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Thérèse a été élevée par sa tante dans le but d’’épouser son fils, un homme au tempérament maladif. Bientôt, elle ne supporte plus cette vie cloîtrée, ni ce sinistre passage du Pont-Neuf où Mme Raquin installe sa mercerie. Toute sa sensualité refoulée s’’éveille lorsqu’’elle rencontre Laurent, un peintre raté dont elle devient la maîtresse. Les amants décident de noyer le mari. L’’âpreté, la sexualité, le crime. Zola est déjà Zola dans ce mélange puissant de roman noir et de tragédie, dans cet implacable réalisme social et humain.





Plus j'avance dans ma scolarité, plus les lectures de cours se font nombreuses (et cela ne devrait pas s'arranger, avec la première Littéraire qui se profile à l'horizon) et Thérèse Raquin fût la lecture majeure de mon année de seconde ! Peu d'entrain à l'idée de cette lecture au début, puis, avec le contexte, quelques renseignements sur l'Oeuvre majuscule de Zola, et je ne voyais plus sous un si mauvais oeil ce classique. 

Il faut tout d'abord savoir que le réalisme n'est absolument pas mon mouvement littéraire de prédilection, moi qui suit plutôt fans des Romantiques. Les premières pages du roman n'ont fait que confirmer cette impression, avec cette écriture très détaillée qu'affectionnent des auteurs tels que Zola ou Balzac, avec laquelle j'ai le plus grand mal, trouvant ça lourd et dénudé de toute intérêt. Et pourtant, au fil des paragraphes, j'ai réussi à me créer un chemin au coeur du passage du Pont-Neuf, pour rejoindre Camille et ses compères. Je dois bien admettre que ce style d'écriture me dérange de moins en moins, je pense qu'il fallait simplement un petit temps d'adaptation, voilà tout. 

De là, j'ai vraiment réussi à apprécier (ou plutôt détester) chacun des personnages de cette aventure. Zola précise dans sa préface qu'il voulait avec son livre effectuer une étude des caractères et tempéraments de ses personnages, et je trouve qu'il s'en sort à merveille, contrairement à  ce que purent en penser les critiques lors de sa sortie. Thérèse et Laurent nous sont ici dévoilés dans leur intégralité, dans la plus profonde noirceur de leurs âmes, et ce d'une manière quasi neutre et parfaite, tout comme les autres personnages de l'oeuvre. On peut ainsi se faire son propre avis sur les attitudes, caractères, tempéraments, agissements, comme le désire l'auteur. 

Je pourrais vous parler durant des heures de cette histoire et de ses protagonistes, l'ayant étudier en détail, avec en prime un exposé sur une problématique très précise. J'ai, à ma grande surprise, été très touché et pris par cette histoire sombre et déroutante. Pour un premier classique étudié en détail, c'est plutôt pas mal non ? 



Emile Zola, malgré mes quelques préjugés, a su me désarmer et me surprendre avec une oeuvre noire, détaillée, brusque mais non moins prenante et intéressante. Moi qui doit lire "Au Bonheur des Dames" durant l'été, notre relation auteur-lecteur commence bien !


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C'est tout pour aujourd'hui, n'hésitez pas à me donner votre avis pour que j'améliore ce nouveau format par la suite. Peut-être le referais-je avec plus d'oeuvres (trois ou quatre), et pas seulement des romans, qui sait !

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