« Comment pouvait-on diable voir
une quelconque harmonie dans ces tiges de métal rouillés ? »
C'est la première phrase qui a échappé
à Yves, le jour où Pierre lui a montré les croquis de ce projet
pour le moins... Surprenant.
« Mais si, tu verras, j'ai déjà
appelé deux ou trois copains, qui acceptent de se prêter au jeu.
Aucun danger, tu me connais : on y met un harnais et un bon
mousqueton, et aucun soucis ! »
« Attend, attend, attend... Donc
si je saisi bien l'idée : tu comptes suspendre plusieurs
dizaines de types, avec une sécurité qui laisse à désirer, à
différents endroits que tu nommes des « points réalistes »,
pour qu'ils donnent l'impression d'être des ouvriers en action ?
Dans le but grandiloquant de soi-disant démontrer comment l'Homme
n'est qu'un animal parmi les autres, qui explore et construit sur son
territoire pour le marquer ? Tout ça parce que Monsieur Pierre
a eu une illumination en mattant deux ou trois vidéos de
vulgarisation philosophique la veille ? Tu te fiches de moi ? »
lui a vérocifiéYves.
« Oui ! La vidéo se
finissait même par une citation notée en police noire : « je
ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends ». Sur la 5ème
Symphonie de Beethoven. Une révélation, je te jure ! » a
doucement chuchoté Pierre, comme un illuminé. Il a continué :
« On aura même plusieurs dizaines de tiges en métal, et un
grand mur de béton peint en blanc en fond, pour délimiter le
territoire. Notre partie de l'exposition en pleine air va être un
succès, tu peux me croire ! »
Et il faut bien admettre que, si il
avait failli perdre de l'argent, Yves a vite appris de ses erreurs.
La tenue de ces ouvriers, positionnés ainsi sur la musique de genie
du compositeur allemand, a quelque chose de... Surprenant, un
sentiment qu'il partage avec tout le monde autour de lui, pour sûr.
Ce texte a été écrit pour la rubrique l'écriture au temps du corona de Bric a Book. La photo est de (c) Josué Isai Ramos. Le titre est une citation obligatoire a citer dans notre création.
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